La fin du vieux monde des politicards ?
CONTRIBUTION / OPINION. Le choc de la dissolution de l’Assemblée nationale a eu le mérite de faire sortir tout le monde du bois et pourrait bien clarifier la situation politique. L’ancien monde est-il enfin fini ?
Ô la tête, ou plutôt les têtes des anciens politicards recyclés en Macronie, voyant soudain, depuis les plateaux de la télévision, disparaître ce monde qu’ils croyaient à eux ! Coup de semonce, début de la fin, premier avertissement d’un peuple lassé qu’on le prenne pour un imbécile. Ô la tête de François Bayrou le faiseur de rois, grand centriste d’un « en même temps » en train de se casser la figure sur le trottoir, ô le visage rond d’un bougonnement sinistre d’un Éric Dupond-Moretti du pont aux ânes, avec ses semonces qui sonnaient creux comme un rond de cuir au fond d’une gamelle à chiens.
Et pour animer le débat, le maire de sa ville, le Barbu-roi de Béziers disant et bégayant aux uns et aux autres qu’il tutoie Marine Le Pen comme jadis Zemmour, comme jadis la Reine d’Angleterre ou encore plus jadis Trotsky et Mao, Louis XIV et Marie Antoinette, et ce qu’il faut faire pour que tout ce vieux monde, qui est aussi le sien, s’entende comme larrons en foire sur le dos d’un populo sympa de supérettes culturelles. Et la bergère des aurores électorales, toute blême mais prête à repartir au combat, comme une gourde de Saint-Bernard où l’on a oublié de mettre du Cognac. Et telle députée Renaissance victime de violences faites aux femmes en politique par les électeurs. et tous les éditorialistes de BFM et LCI des infos et d’ailleurs, avec leurs trompettes éraillées et leurs dossiers de retraite sous le coude, et qui avaient tous des airs de momies à peine réveillées, face à leurs anciens commentaires déconfits.
Et la famille Duhamel que l’on aurait cru à un enterrement de croisière sous un ciel grisonnant de naufrage et de deuil et soudain même on aperçut le petit Copé qu’on croyait disparu ricanant jaune et bleu...