La folie contagieuse de la création de richesse
OPINION. Les notions de PIB et de valeur ajoutée doivent être désacralisées, estime notre lecteur, qui considère qu’elles ne permettent pas suffisamment de mesurer la création de richesses.
La « création de richesse », portée qualitativement par la croissance et quantitativement par le produit intérieur brut (PIB) national ou mondial, est un mythe, terriblement ancré dans les esprits et nourrissant les rêves d’un pays de Cocagne imaginaire, flattant les peuples, les trompant et faussant totalement la démocratie.
En premier lieu, la richesse ne se crée pas, pas plus que la justice ou la pureté. Les trois se constatent.
Le beau, le bien et le vrai qui se constatent sans se créer, se marient deux à deux pour donner le juste avec le bien et le vrai, le pur avec le vrai et le beau et le riche avec le beau et le bien. L’équilibre stable du cumul des recherches du beau du bien et du vrai fait que chacun cherche ce qui lui manque. La justice cherche le beau en se rendant dans des palais, la pureté cherche à être bonne bien qu’il y ait des purs salauds, et la richesse à être vraie, ce à quoi elle renonce aujourd’hui. Justice, pureté et richesse ne sont que des regards qui varient suivant les civilisations. Amadou Toumani Touré disait du Mali qu’il était riche de la famille.
Notre société croit créer la richesse avec les notions qualitatives de développement économique et de croissance, et quantitatives de valeur ajoutée et de PIB. Ce sont ces approches quantitatives qui font sérieux et convainquent beaucoup de gens de la fausse réalité des approches qualitatives de croissance et de développement économique. Ce sont donc ces deux notions du PIB et de la valeur ajoutée qu’il est nécessaire de désacraliser tellement elles sont les pieds d’argile de nos erreurs colossales qui faussent nos jugements.
La valeur ajoutée est d’abord la base d’une taxe inventée sous Valéry Giscard d'Estaing et qui oblige les commerçants à un travail...