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La France à la recherche de l’État-stratège

CONTRIBUTION. Crise sociale, économique, énergétique… La France manque d’inspiration pour faire face aux difficultés. La faute à plus de 40 ans de tergiversations et d’une allégeance à l’économisme.

/2023/06/France-Etat-Stratege


Qui se souvient encore qu’Emmanuel Macron avait relancé l’idée du Haut-commissariat au plan ou d’un Conseil national de la refondation ? L’ambition était de fixer un cap pour la France. Une ambition que l’on attend peut-être depuis plus de 40 ans. Venant d’un chef d’État promoteur de la start-up nation, du « en même temps » et de la découpe de certains fleurons français comme Alstom, Alcatel ou Technip, il ne fallait malgré tout pas se leurrer. Ces deux institutions s’avèrent davantage être des comités Théodule pour servir un plan com’ ou pour remercier des copains politiques que de fabriques à plans ambitieux.

La France et les Français subissent de plein fouet les différentes crises. On pensait que celle de 2008 pouvait remettre en cause le dogme du marché et de la finance. Il est en réalité dans un certain apogée, avec le prisme de l’économisme guidant l’action politique. Il serait mensonger de considérer les quinquennats d’Emmanuel Macron comme les uniques responsables de nos actuels déboires (pouvoir d’achat, inflation, désindustrialisation, déficit commercial, crise énergétique…). La vente ou le pillage de nos fleurons se sont réalisés de manière progressive et certaine.


La souveraineté électrique, un enjeu cardinal


L’Union européenne (UE) n’a pas été des plus bienveillantes vis-à-vis de la France. Quand l’un de ses atouts comme EDF permet à ses propres citoyens de bénéficier de la force nucléaire et d’une électricité peu coûteuse sur ses voisins européens, l’UE exige de Paris de rectifier le tir. Comprenez : EDF menace la libre concurrence entre les États de l’UE. Le géant EDF a donc failli se faire taillader dans un projet nommé de manière absurde Hercule. Emmanuel Macron a finalement reculé en ne réglant rien à l’affaire. Il a promis une nationalisation qui laisse tout autant craindre de futurs dépeçages, d’autant plus qu’EDF restera dans un mécanisme...

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