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La suppression du droit de sol à Mayotte peut-elle résoudre de manière durable la subversion migratoire ?

TRIBUNE. Ce dimanche 11 février, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a dévoilé, entre autres annonces, la volonté du gouvernement de mettre fin au droit du sol à Mayotte, submergée par l'immigration – suscitant au passage quelques indignations. Pour Mansour Kamardine, député (LR) de l'archipel, cette décision est nécessaire… mais insuffisante, tant la situation sur place est dramatique.

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© GREGOIRE MEROT/SIPA


En visite à Mayotte dimanche 11 fevrier, Gérald Darmanin a annoncé la fin du droit du sol dans ce territoire. Exprimée pour la première fois en 2005 à l’endroit de Mayotte par François Baroin, alors Ministre des Outre-mer, cette mesure avait suscité beaucoup de commentaires. L'ensemble de la gauche, alors mobilisée contre l'idée, avait utilisé tous les artifices possibles et imaginables et réussi à faire reculer le gouvernement.

Cette même gauche morale, qui s’est également mobilisée contre l’opération « Wuambushu » en 2023, vient encore de décréter la mobilisation contre ce projet qui répond à une demande unanime des Mahorais, dans leurs différentes composantes, toutes tendances confondues : société civile, corps intermédiaires, partis politique, élus locaux et parlementaires.

Alors, au-delà de cette posture idéologique, la seule vraie question qui se pose à nous est la suivante : est-ce que la fin du droit de sol cantonnée à Mayotte peut résoudre de manière durable la subversion migratoire qui emporte tout sur l'archipel ?

Pour répondre à cette question, le lecteur doit d'abord savoir ce qu’est Mayotte. C'est une collectivité, française depuis deux siècles , de 374 km² ; peuplée de plus de 400 000 habitants, dont un tiers seulement de Français et deux tiers d’étrangers parmi lesquels 90% de Comoriens. La maternité de l’île, au sein du centre hospitalier de Mayotte, est parmi les plus actives de l'Union européenne, avec 12 000 naissances par an, dont 75 % d’entre elles sont le fait des Comoriennes. Elle est enfin la collectivité qui compte le plus d’actes criminels et délictuels par habitant, notamment concernant le taux d’homicide pour 100 000 habitants – le record européen.

Les populations sont terrorisées. La vie économique, professionnelle, éducative, sociale et culturelle est à l’arrêt. Des gangs terrorisent les populations qui n’ont plus de vie nocturne à partir de 18h. Elle est enfin...

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