L’agriculture nationale, un pilier de souveraineté, un enjeu stratégique
OPINION. Grand absent de la présidentielle, l’agriculture est pourtant un enjeu essentiel. Et cela autant pour la défense de notre souveraineté que pour la survie d’une profession et d’un héritage en péril.
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L’agriculture française est peu, regrettons-le, au cœur des discours de ceux et celles qui se rêvent présidentiables. Et pourtant, nous connaissons une pandémie qui a mis en lumière notre dépendance à d’autres puissances, et nous devrions, au même titre que la souveraineté énergétique, la souveraineté diplomatique, la souveraineté militaire, oser ouvrir cet important dossier de la souveraineté alimentaire. Un enjeu tout aussi essentiel.
Encore plus de 60 % de notre territoire est qualifiable de paysages et de terres agricoles. Ce qui, au-delà de sa beauté (car les agriculteurs entretiennent notre patrimoine naturel, il faut le rappeler en ces temps où les bobos végans les traitent d’empoisonneurs), en fait un potentiel énorme à mettre au service de la nutrition de qualité de notre population, comme une arme économique potentielle dans le commerce international.
J’ose affirmer que les paysans sont (même si nous devons les aider à réguler certaines pratiques sans que cela les asphyxie), les premiers écolos de notre pays, les écolos historiques, les écolos du quotidien, ceux qui depuis des générations font couple avec mère Nature, et sont largement plus crédibles à en parler que les marionnettes gauchisantes de l’écologie punitive française.
Pourtant, les indicateurs de ce que nous devrions considérer comme un actif national stratégique sont au rouge ! La France assure encore certes 17 % de la production européenne, oui, mais ! Quelle est la situation réelle ? Elle ne pèse plus que 5,5 % des emplois contre 12 % il y a 30 ans et la mécanisation productive n’a pas compensé pour autant. 30 % des agriculteurs sont proches de la retraite et il est probable que 3 exploitations sur 4 ne connaissent pas de succession. Un agriculteur sur 3 vit avec moins de 350 euros mensuels, soit 200 de moins que le RSA. 60 % de nos exploitants sont...