Les résultats définitifs sont attendus demain, mais le sort est scellé. La plupart des bulletins des élections des chambres d'agriculture ont été dépouillés et le résultat est sans appel. La FNSEA essuie une déconvenue en passant sous la barre des 50% de voix récoltées au niveau national. Le syndicat majoritaire des agriculteurs, qui contrôlait 93 des 101 chambres, devrait en perdre entre 12 et 15, d’après les résultats provisoires. Dans la soirée du jeudi 6 février, le président du syndicat, Arnaud Rousseau, a concédé « une victoire sans triomphalisme ». Face aux premiers résultats, il a reconnu qu’« indéniablement, la colère a prospéré sur des promesses non tenues ». Tout en maintenant : « Cela ne changera rien à notre ADN : nous restons dans la construction de solution. La colère ne fait pas un projet. »

La FNSEA a beau conserver près de 80% des chambres, ce résultat est « un avertissement » et « une défaite électorale pour Arnaud Rousseau », analyse l’éleveur Philippe Grégoire. « Ce rejet n’est pas une question de bassines, de glyphosate, de loi Egalim ou même d’Emmanuel Macron. La véritable question, c’est le revenu. Les gens ne peuvent plus vivre de leur exploitation. C’est un vote sanction », lance l’éleveur candidat aux dernières élections européennes sur la liste République Souveraine.

« Victoire historique »

Un vote sanction qui a principalement profité à la Coordination rurale, grande gagnante de l’histoire. Tout en conservant ses trois fiefs (Lot-et-Garonne, Vienne et Haute-Vienne), le syndicat des bonnets jaunes a grappillé une douzaine de départements en prenant entre autres...