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Laïcité et islam; incompatibilités réciproques (partie 2)

OPINION. La laïcité à la française et l'islam sont-ils mutullement exclusifs ? C'est l'avis que développe notre abonné Henri Roure dans la seconde partie de cette analyse. La première est à retrouver ici.

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Nous le constatons dans ce rapide survol, l’Église est reconnue par l’État comme titulaire d’une mission d’élévation spirituelle du peuple français. Elle est donc, en principe, dans une proximité légale avec la République, sans pour autant être autorisée à s’ingérer dans les activités politiques. C’est net. La France se trouve en conformité avec la parole bien connue de Jésus : « Rendez à César, ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. »

Malheureusement la menace de l’islam est revenue, récusant cette proximité et déformant la nature de la laïcité. Or cette osmose entre la foi et le pouvoir temporel avait permis de le chasser de notre pays. Nous avions alors une situation proche, curieusement, de celle du monde musulman où l’État et la religion, chez nous sans se confondre, se montraient intimes. La religion catholique s’établissant alors comme l’expression, face à l’islam, de la transcendance de la France et conférait au pays une force morale indubitable. L’éloignement de cette menace avait permis cette séparation des églises et de l’État et le partage des rôles pour une action du pouvoir politique plus efficace et indépendante.

Mais la laïcité, équilibre entre l’État et principalement le catholicisme, a subi, au cours des années récentes, une triple atteinte. En premier lieu l’évolution portée par le monde profane, inspirée des États-Unis, vainqueurs intellectuels et financiers davantage que militaires de la Seconde Guerre mondiale. Elle consistait à promouvoir l’individualisme et le communautarisme et ne supportait pas d’autre allégeance que celle due aux États-Unis. Ils étaient devenus le seul exemple pour une Europe à reconstruire alors que la « Russie des soviets », principal vainqueur continental de l’Allemagne, pourtant puissance européenne, s’isolait dans une idéologie collectiviste récusée par l’Ouest, au nom du respect de la liberté individuelle. Progressivement et de manière accélérée après l’effondrement de l’URSS...

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