Je décide ici, dans une époque de contre-pensée nationale prédominante, de globalisation des marchés, et d’absorption progressive des États nations dans des organisations prétendument réputées dignes de les remplacer, de parler de cette vieille dame respectable nommée « Patrie ». Je revendique le droit d'aimer ce sentiment affectif qui, dans son cas, se nomme patriotisme. Il est défini comme un « attachement sentimental à sa patrie se manifestant par la volonté de la défendre, de la promouvoir ».

Le patriotisme qui fut, et continue pour partie, d’être singé et caricaturé comme un archaïsme, ressurgit contre vents et marées, en France, comme dans tout le Vieux Continent européen, alors que tout l’environnement semblait avoir concouru à sa disparition. Il témoigne d’une persistance à vouloir espérer la renaissance de la cohésion du groupe national au service de l’État, dans la mesure où celui-ci favorisera le respect des obligations civiques dans la société, et retrouvera comme priorité absolue celle de servir d’abord et contre tout, l’intérêt du peuple qui habite le sol national.

Cette espérance est en apparence folle devant les abandons de souverainetés tous azimuts concédés par les États européens vers une organisation qui précisément, pour tous les peuples du continent, leur semble avoir davantage servi la volonté de créer un espace économique et financier dérégulé, que les intérêts des peuples concernés.

Et pourtant, cette espérance en la Patrie, ce rêve d’entendre et de partager à nouveau sur son sol un grand récit fédérateur transcendant sexes, couleurs de peau, origines, religions, origines politiques et orientations sexuelles refait surface ! Et il le fait précisément quand tout ce qui clive, tout ce qui divise, tout ce qui fragmente, tout ce qui fissure le pacte républicain finit de continuer à vouloir saper l’unité nationale ; et revendique la différence comme seule identité respectable, en déclarant le...