Le bordel français
OPINION. Entre pagaille générale au niveau de l’État, mouvements sociaux en ébullition et soumission à une élite déconnectée, la stabilité de la société française n’est pas au beau fixe. C’est le moins que l’on puisse dire.
Je regarde les actualités, nous sommes le 30 janvier 2023. On parle de « bordélisation » politico-syndicale. Je veux interroger la symbolique de ce terme à fond. Le bordel français, le vrai, est celui qui s’étend des OQTF aux manifestations, c’est celui que produit une France aliénée, esclave, prostituée, plus maître d’elle-même, soutenue par on ne sait quelle entreprise de proxénétisme à grande échelle. Tout le spectre de l’effondrement de la société civile peut être parcouru au sein de ce grand désordre français, ce « bordel », que nous présentent quotidiennement les médias. C’est ce nexus d’évènements actuels et passés qui constituent ce « bordel français ». Ils ne le savent pas, le gouvernement non plus ne le sait pas, mais ils sont les acteurs d’une vie spirituelle nationale qu’ils ne soupçonnent pas. Car médias comme gouvernement ne savent pas qu’ainsi, à travers leur bouche, à travers leurs gesticulations, c’est la nation désordonnée qui s’appréhende elle-même en tant que « bordel ». Ils ont occulté la vraie nature du procès national, alors ils insultent et le pays, et l’opinion qu’a ce pays de lui-même. Belle mentalité de maquereaux.
L’actualité telle qu’on nous fournit son image évoque la masse du réel, ses évènements, ses faits marquants, autant d’occurrences archétypales de notre inconscient collectif qui s’incarnent dans le factuel. Notre actualité produit la conscience que nous avons de nous-mêmes, en tant que Français. Plus qu’une propagande (car elle échappe à un contrôle strict des hommes d’État et du corps politique) l’actualité dans la variété de sa présentation, c’est la doxa en œuvre, l’opinion se faisant, s’exprimant, se découvrant, se muant, se déterminant. On peut instrumentaliser les faits passés, ceux à venir demeurent déterminants pour l’opinion. L’opinion se meut avec le moment présent, jamais fixe, elle dépend surtout de demain, et jamais seulement d’hier. Le « bordel français » est aussi bien ce...