Emmanuel Macron

Le chifoumi du macrooner

OPINION. Durant son quinquennat, autant que pendant sa campagne, Emmanuel Macron a usé d’un florilège d'artifices verbaux pour diviser les Français et consolider sa base.

/2022/04/emmanuel-macron (3)


Nous connaissions le crooner, chanteur d’antan à la voix grave et charmeuse, ancêtre du latin lover ; dorénavant, nous aurons le « macrooner », substantif dérivé du verbe « macroner », nouveau néologisme anglo-ukrainien s’appliquant au président Macron et qui signifie en bon français : « être dans l’émotion, mais ne rien faire ». Décidément, ces Ukrainiens sont de fins observateurs de la vie politique française de ce quinquennat, durant lequel nous avons tous constaté — outre la mue de sa voix — la façon dont le président français ne cessait de s’attendrir devant le moindre événement ; et ce — hélas — sans jamais réellement réussir à modifier le cours de l'événement à l’origine de son émoi. De là à parler d’un looser, il n’y aurait qu’un pas, mais que mon respect pour la haute fonction présidentielle m’interdit de franchir.

Cependant, pour asseoir cette belle posture de macrooner, encore faut-il que la parole politique suive une logique théâtrale. Il est rare en effet que l’improvisation d’un jeu de scène l’emporte sur le travail de l’acteur. Le vrai style ne s’improvise pas : il se démontre, par le geste éprouvé, l’attitude réitérée, la posture étudiée ; et les circonvolutions oratoires de l’artiste — parfois très inattendues — ne sont alors qu’élégantes arabesques, conséquences facétieuses de ces nombreuses répétitions préalables. Attention, n’est pas macrooner qui veut : le genre se travaille professionnellement !

Alors, suivant le bon vieux principe du « grand diseur, petit faiseur », notre macrooner national, joignant toujours le geste poli à la parole cruelle et la posture élégante...

Vous aimerez aussi