Voyez-les se pavaner, caracoler, monter et descendre comme de jeunes cabris les marches du palais… celui de l’Élysée. Ma parole c’est Cannes ! Ils ont mis leurs plus beaux atours, la ministre de la Culture est habillée par Chanel, ils se font des films, c’est un shooting !

Se tapant sur l’épaule, les nominés évoluent au gré des photographes pour d’éphémères moments d’unité… jusqu’à la remise des prix. Celui du meilleur second rôle, pour « tout le monde veut prendre sa place », du meilleur poète de l’économie pour « qui veut gagner des millions », de la meilleure acrobate pour « jeux olympiques » celui de la meilleure actrice de la solidarité, du meilleur interprète de « Mis en examen », de la meilleure adaptation, pour « N’oubliez pas les paroles », de la meilleure mise en scène enfin, pour « Présentation au peuple d’un jeune Dauphin » quel Palmarès cette année !

Quelle exceptionnelle distribution, pour une grande première… de couverture ! Le public appréciera ce grand remaniement, c’est aussi une grande primaire, notre prochain président est très probablement sur la photo.

À part leur cachet, les lauréats ne connaissent pas toujours le rôle qu’ils vont jouer, c’est « Surprise, surprise ! »  Mais leurs talents d’acteurs sont si élargis qu’ils sont capables d’incarner tous les rôles, ils connaissent par cœur la musique et les morceaux sont choisis. Quels prodigieux et multiples savoir-faire !

Que cet art est dramatique ! Nul besoin d’y connaître quelque chose. Il n’y a ni répétition ni formation, presque tous sont sans expérience, ce sont des premiers emplois, l’école des fans. Sans comptes de formation ni stages de réinsertion, ce n’est pas à leurs compétences que ces petits prodiges doivent leur nouveau rôle. La communication tient lieu de compétences.

Mais d’où viennent ces intermittents qui n’ont pas suivi les cours Florent ? Plutôt du couloir que de la rue qu’ils ont dû traverser pour décrocher...