De plus en plus de Français réclament la reconnaissance politique du vote blanc. J’en ai longtemps fait partie. Mais cette revendication n’est qu’une première étape, une première idée. Ce qui est nécessaire à une démocratie, c’est de sortir des scrutins qui ressemblent trop à des plébiscites.

La politique ne devrait pas être qu'une affaire de victoires et de défaites électorales. Elle devrait être une voie de développement au service des citoyens! Peut-être est-il temps d’innover et de remplacer notre système électoral. Quelle formule mettre en place pour à la fois empêcher des dérives stratégiques comme le vote utile, reconnaître le vote blanc, et permettre aux Français de s’exprimer avec plus de largeur et de sincérité?

Il existe des système qui imposent de classer les candidats les uns par rapport aux autres, objectera-t-on. Hélas, ceux-ci mènent le plus souvent aux dérives citées plus haut. Ce qu’il nous faut c’est un système qui permette à la fois de juger les candidats individuellement, afin d’éviter le vote utile, et qui inclue plus de complexité dans l’expression citoyenne que le simple plébiscite que l’on connaît aujourd’hui.

Alors, existe-t-il un tel mode de scrutin? Oui! Le "jugement majoritaire". Inventé par deux chercheurs français du CNRS (1), il est très prometteur. Les électeurs n'y votent pas uniquement pour une personne: ils attribuent une mention à chaque candidat. L’élection est gagnée par la personne ayant obtenu la meilleure mention majoritaire; nous allons regarder ci-après comment, concrètement, se déroule un décompte et un résultat avec ce système. Et vous verrez, ce n’est pas si compliqué... Pour le moment, voici à quoi pourrait ressembler (sommairement) un bulletin de vote pour une élection présidentielle:

Les électeurs n’ont alors plus qu’à cocher d’une croix pour attribuer la mention qu’ils souhaitent aux différents candidats. Si un candidat n’a aucune mention de cochée...