Front Populaire : Un Parlement européen, très peu démocratique, institution contestée d’une union supranationale qui l’est plus encore… Pour les souverainistes, il y a de bonnes raisons de ne pas s’intéresser aux élections européennes. Y en a-t-il de s’y intéresser ?

Georges Kuzmanovic : Cette élection a beaucoup de défauts : elle n'a été créée que pour légitimer une gouvernance antidémocratique, le parlement qui en résulte n'a en réalité que très peu de pouvoir, d'autant plus qu'il ne peut agir que dans le cadre étroit des traités, lesquels déterminent pour l'éternité la vraie foi qu'il doit servir. C'est pourquoi les Français la boudent : à quoi bon voter, si cela ne change rien ?

Pourtant, cette élection spécifique du 9 juin est cruciale en raison du projet fédéraliste à l’œuvre dans l’Union européenne et dans les têtes de nos dirigeants, Emmanuel Macron en tête.

Début novembre, le Parlement européen a voté une résolution proposant de supprimer la règle de l’unanimité dans la prise de décision au sein de l‘Union européenne – c’est-à-dire concrètement, la fin du droit de veto des États membres. De plus, elle propose un accroissement des pouvoirs et prérogatives de la Commission européenne, en particulier dans les domaines hautement régaliens de la défense et de la sécurité, ce qui en ferait de facto le gouvernement de l’Union européenne ; un gouvernement oligarchique non élu.

L’enjeu est crucial. C’est pour cela qu’il faut mobiliser et faire voter, en particulier le peuple qui s’abstient et réveiller la France du « NON » de 2005. C’est l’objectif de la liste « Nous le peuple ».

Sachez que l’Union européenne a organisé des consultations en ce sens, dans toute l’Europe, et a qualifié cela « du plus grand moment démocratique que l’Europe n’ait jamais connu ». La réalité est qu’il y ait peu de chance que vous en ayez entendu parler –...