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Le TGV, un service public ?

CONTRIBUTION / OPINION. Dans un entretien accordé au Progrès, le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a justifié les prix du TGV en déclarant que celui-ci « n’est pas un service public ». Une position qui n’a pas manqué de faire réagir, mais que défend notre contributeur.

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Crédits illustration : ©ROMUALD MEIGNEUX/SIPA


Le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, déclarait, il y a quelque temps, dans un entretien accordé au journal Progrès (Région Auvergne-Rhône-Alpes) que le TGV n’était pas un service public. Cette affirmation n’est pas passée inaperçue sur les réseaux dits sociaux. Chacun y allant de son expertise…

Essayons d’y voir un peu plus clair. Pour cela il me faut établir un parallèle entre 2 activités essentielles que sont les domaines frets et voyageurs ou, autrement dit, ce qu’ils ont été, ce qu’ils sont et ce qu’ils peuvent devenir…

La SNCF est née en 1938 du regroupement de 5 Compagnies privées et du Réseau de l’État. Dans les années qui suivent, pas de concurrence à proprement parler dans le secteur du transport des voyageurs. Le transport des marchandises, quant à lui, représente l’activité principale. Il est, par contre, déjà soumis à une concurrence routière qui va aller croissant.

Dans les années 1970, la part fer/route est d’environ 70/30.

On commence déjà par dénoncer une concurrence inégale : la SNCF paie l’entièreté de son infrastructure (construction et entretien), contrairement au domaine routier. Les années passant, la part du fret ne cesse de décroître (politique du « juste à temps » « zéro stock », fiabilité…) Elle chute à 17 % en 2000. Puis arrive 2003 : c’est l’ouverture à la concurrence dans le domaine du Fret voulue par les instances européennes, au travers de ses fameuses directives.

Résultat ? La SNCF positionnée sur des créneaux restés plus ou moins rentables a dû baisser ses coûts pour résister, puis se faire aider par l’État (aide illicite selon le dogme européen), puis au final disparaître au 1er janvier 2025 en vertu du dictat des commissaires européens. On aurait aimé que le gouvernement français résistât un peu ! Je tairai ce que je pense du silence assourdissant des prétendus écologistes pour rester poli…...

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