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Le wokisme dans le piège du Proche-Orient

CONTRIBUTION / OPINION. Les événements au Proche-Orient mettent le wokisme face à un choix impossible : la violence ou le réel. Pour les adeptes du déni en tout genre (biologie, histoire; géopolitique), pas facile de s’en sortir avec les mains propres mais la bouche sale.

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Des manifestants pro-palestiniens brandissent des pancartes sur le campus de l'université Penn State à State College (Pennsylvanie), le 29 novembre 2023.Crédits illustration : © Paul Weaver/Sipa USA/SIPA


Certaines universités américaines, la prestigieuse University of Pennsylvania (« UPenn ») en tête, sont aujourd’hui l’objet de critiques très vives de la part de grands donateurs qui condamnent le laissez-faire dont elles font preuve à l’égard de communautés propalestiniennes qui auraient franchi la ligne entre un antisionisme raisonné (s’il en est) et un antisémitisme ouvert. Les faits sont les suivants : l’organisation par des élèves de UPenn d’un festival littéraire palestinien dans lequel des intervenants étaient des antisémites notoires ayant appelé, dans le passé, à un « nettoyage ethnique » des juifs au Proche-Orient, les communiqués de plusieurs associations du campus assignant à Israël la « responsabilité » première du massacre du 7 octobre, la mise en œuvre par des propalestiniens de manifestations de soutiens à la Palestine où l’on a pu voir des slogans du type « de la rivière à la mer » (slogan repris par les propalestiniens à la droite israélienne des années 70 pour décrire une solution à un État palestinien, dans laquelle on imagine évidemment le sort réservé à Israël…) Face à cela, l’administration d’UPenn a condamné les propos, mais ne poursuit aucun recours administratif contre les élèves organisateurs de ces événements, au nom de la liberté d’expression. On se pose donc la question : comment le conseil d’administration de ces universités, composé quasi exclusivement de progressistes modérés, en vient à accepter les appels à la haine au nom de la liberté d’expression ?

Longtemps, ces progressistes américains, les démocrates pour faire simple, ont eu le monopole du réel. Dans une culture ancrée dans le religieux judéo-chrétien — « in God we trust » sur toutes les pièces de monnaie — les républicains étaient ceux qui, dans les comités administratifs locaux, dans les conseils municipaux et dans les assemblées sénatoriales, faisaient des propositions politiques qui défiaient le réel. La plus emblématique de toutes, le créationnisme, souhaitait l’enseignement de...

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