déserts médicaux

L’égal accès aux soins compromis par la gestion administrative de la santé

OPINION. La lutte contre les déserts médicaux passe par un développement plus équilibré des différents territoires du pays, mais aussi par une approche moins administrative de la santé.

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Depuis une dizaine d’années, l’expression « déserts médicaux » est abondamment utilisée pour décrire des territoires où les habitants rencontrent des difficultés d’accès aux soins. Popularisée par les médias, la formule, pourtant peu flatteuse, est aujourd’hui totalement assumée par les pouvoirs publics ou les élus locaux, qui n’hésitent plus à l’utiliser pour décrire l’incapacité à assurer la permanence de soins dans certains secteurs et le manque de disponibilité de médecins généralistes : environ 7,4 millions de personnes en France vivent dans une commune où l’accès à un médecin généraliste est limité, soit plus d’un dixième de la population (11,1 %). Cette proportion n’a cessé de croître, puisqu’elle était de 7,6 % en 2012. Il s’agit donc d’une réalité quotidiennement vécue par les patients.

Les déserts médicaux sont avant tout des déserts tout court

Naturellement, à l’approche de la présidentielle, le phénomène est ouvertement débattu par les différents candidats, conscients de son importance pour les électeurs. La réponse apportée par la plupart des candidats semble être la coercition. Le candidat des verts, Yannick Jadot, veut ainsi que les jeunes médecins et le personnel soignant aillent servir deux ans dans les zones oubliées. Oubliant au passage les longues et difficiles années d’internats dans les hôpitaux publics, qui relèvent déjà de ce type de service. Une telle décision provoquerait certainement une vive réaction des internes menant à une grève inéluctable et aurait des conséquences sur la motivation des étudiants. Inutile d’ajouter une pénurie de vocations au processus de pénurie organisée déjà en cours ! La proposition connaît des variantes. Chez Les Républicains, Valérie Pécresse propose l’instauration de stages obligatoires en zones rurales pour les étudiants. Stages que l’on imagine volontiers sous dotés. De plus, la candidate oublie de préciser où elle trouvera les maîtres de stages disponibles. Les solutions proposées par certains s’apparentent à des remèdes iatrogènes....

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