Dans sept ans, vous n’aurez peut-être pas de médecin près de chez vous
ARTICLE. Malgré le vieillissement de la population française, la “densité médicale standardisée” devrait diminuer de 5 % d’ici 2028 pour ne retrouver son niveau actuel qu’en 2035. Par ailleurs, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) explique que sans les médecins étrangers, la baisse serait encore plus brutale.
Dans les dix années qui viennent, il y aura de moins en moins de médecins généralistes en France. Tel est le constat que fait la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans une étude portant sur la démographie des professions médicales et pharmaceutiques. Le document, publié le 26 mars, met en avant l’évolution du secteur médical et laisse craindre une pénurie de généralistes à court et moyen terme.
Si la situation des médecins paraît stable (ils sont environ 215 000 sur notre territoire), ces derniers n’augmentent pas au même rythme que la population française. Entre 2012 et 2021, leur densité est passée de 325 médecins pour 100 000 habitants à 318. Mais si l’on considère la “densité médicale standardisée” – donnée qui prend spécifiquement en compte les besoins de soins induits par le vieillissement de la population –, le constat est plus alarmant. Car au cours de cette même période, les médecins généralistes sont passés de 155 à 139 médecins pour 100 000 habitants. C’est ainsi que de véritables déserts médicaux se sont créés dans certains départements, ruraux mais pas seulement.
Il s’agit là d’une tendance qui n’est pas près de s’inverser, d’après la Drees. D’ici 2028, la densité médicale standardisée devrait encore baisser de près de 5 % et il faudrait attendre 2035 pour retrouver le niveau de 2021 – à supposer que la dynamique ait d’ici là été inversée. Passée 2035, il faudrait alors patienter jusqu’en 2050 pour constater une augmentation de l’ordre de 23 %.
Il s’agit là des effets délétères du numerus clausus, initié en 1970. Celui-ci fixait en effet, chaque année, par décret ministériel, le nombre d’étudiants admis à entrer en formation. Conscient de ses limites, l’Assemblée a enfin mis fin au dispositif, grâce au vote...