1 Français sur 9 habite un “désert médical” (et le pire reste à venir)
ARTICLE. Le nombre de personnes vivant dans un territoire sous-doté en médecins généralistes est passé de 5,7 millions en 2016 à 7,4 millions en 2019, selon une étude de l'Association des maires de France et la Mutualité française.
Une accélération de la désertification médicale” : c’est le constat préoccupant de l’Association des maires de France ( AMF) dans un baromètre réalisé en partenariat avec la Mutualité française et publié cette semaine. En France en 2018, 7,4 millions de personnes, soit 11,1 % de la population, résident ainsi dans une commune où l’accès à un médecin généraliste est limité. En 2016, seules 5,7 millions de personnes, soit 8,6 % de la population étaient concernées, soit une augmentation de 1,7 million de personnes en deux ans.
L’approche retenue pour repérer les déserts médicaux sont pourtant les mêmes : le temps de trajet jusqu’à une pharmacie, le temps de trajet jusqu’à un service d’urgences, et l'accessibilité potentielle localisée (APL) qui permet d’avoir une idée sur la disponibilité des médecins généralistes, en se basant sur le nombre de consultations par un médecin généraliste par an et par habitant. Les déserts médicaux sont donc des zones qui cumulent ces trois difficultés : l’APL est inférieure à 2,5 (consultations par an par habitant), la première pharmacie est située à plus de 10 minutes de trajet motorisé et le premier établissement de soins d'urgence est situé à plus de 30 minutes de trajet motorisé.
« L'offre (de soins) est mal répartie sur le territoire et elle se rétracte inexorablement. Il y a une accélération de la désertification médicale », a affirmé Séverine Salgado, directrice santé à la Mutualité française, lors de la présentation du baromètre. Selon les chiffres, la France dénombre en moyenne 151 médecins généralistes pour 100 000 habitants, avec des écarts très importants entre les départements. Le Cher, la Nièvre et l'Yonne sont les trois départements où l'accès à un médecin généraliste est le plus problématique. « Les écarts sont importants entre les territoires, avec des densités de médecins très variables entre les départements les moins bien dotés (96 en Seine-et-Marne, 107 dans...