Cannabislégalisation

Légalisation du cannabis, une solution sécuritaire ?

OPINION. Alors que la question s’invite dans la prochaine présidentielle, la France a-t-elle véritablement la volonté et les moyens de réglementer la consommation du cannabis, voire d'éradiquer les trafics de stupéfiants ?

/2021/12/LEGALISATION-CANNABIS


Pour une grande majorité des Français, l’insécurité est un sujet de préoccupation majeure, incontournable dans le cadre des prochaines campagnes présidentielles. Sur ce thème le trafic de stupéfiants apparait comme l’une des causes premières des exactions quotidiennement commises dans ce qu’il est désormais convenu d’appeler « les territoires perdus de la république ».

En 2020 le trafic de drogue, à l’occasion de règlements de comptes, était à l’origine de 60 morts et 250 blessés. Depuis, tirs de mortiers d’artifices, coups et blessures, tirs d’armes automatiques, voire tentatives d'homicide contre des policiers se multiplient et deviennent monnaie courante, les délinquants agissant désormais avec un sentiment de totale impunité. La lutte contre l’insécurité passe donc prioritairement par la lutte contre le trafic de drogues. Il faut cependant savoir situer la barrière légale entre drogue et drogue.

Hormis les stupéfiants, il existe deux drogues beaucoup moins « nocives » sur le plan de l’ordre public, leur consommation, quoique encadrée, étant en effet autorisée, car fort lucrative. Il s’agit bien entendu du tabac et de l’alcool. En dehors de l’addiction et des problèmes de santé liés à un usage exagéré, le tabac risque peu de provoquer chez le fumeur des troubles du comportement ou du contrôle de ses actes. Il n’en est pas de même de la consommation d’alcool qui, de ce point de vue, s’apparente davantage à l’usage de stupéfiants. Si un individu peut se satisfaire d’une consommation épisodique et événementielle de boissons légèrement alcoolisées ne provoquant pas de problèmes de santé sur le long terme (bière, vin ou champagne), il peut aussi adopter un mode de consommation journalier et important, privilégiant éventuellement des boissons à forte teneur en alcool tels les spiritueux. Des troubles, tant sur le plan psychique ou neuropsychique, peuvent se manifester, « abolissant son discernement », la consommation d’alcool s’apparentant alors à celle de drogues...