opinionsLittérature
Les auteurs maudits sont à suivre
OPINION. Jeter un œil dans les écrits du passé montre que ce ne sont pas nécessairement les intellectuels les plus médiatisés qui comprennent le mieux le monde. Un enseignement à appliquer à notre époque.
Il existe une différence entre les vraies et les fausses élites. Les vraies élites intègrent toujours les nouvelles découvertes dans une perpétuelle révolution de progrès, quitte à se remettre en cause. Les fausses élites les combattent, les étouffent immédiatement, car elles pressentent la mise en évidence de leur position usurpée ou endormie.
Les auteurs qui révélaient l’inéluctable ont toujours été déniés dès lors qu’ils devenaient un danger par leurs démonstrations pour la communauté scientifique, pour l’Église, pour le pouvoir politique ou monarchique, pour les clans en place. C’était donc bien la preuve qu’ils étaient pertinents sur l’obsolescence de leur milieu. Les énumérer ne doit pas servir aux regrets, mais nous encourager au contraire, par ces exemples, à bousculer nos élites actuelles pour simplement savoir si elles sont vraies… ou fausses !
Tels les autodafés nazis en 1933, Louis XIV fit brûler en 1660 les ouvrages de Blaise Pascal. En 1616 et 1633, Copernic et Galilée furent condamnés pour avoir démontré que la Terre tournait autour du Soleil. Pourtant, dès 1430, l’observatoire du Roi Ulugh Beg, petit-fils de Tamerlan, l’avait déjà fait deux siècles plus tôt à Samarcande, avec une précision que les Européens reconnaîtront 400 ans plus tard vers 1830. Alors que de nombreux Français revendiquent d’être « cartésiens », tous les ouvrages de Descartes furent rejetés de son vivant. Solidaire de Copernic et Galilée, il échappa à la condamnation par sa réserve. La totalité de ses travaux se déroula aux Pays-Bas puis en Suède.
Plus récemment, la Psychologie des foules de Gustave Le Bon fut méprisée vers 1900 par les sociétés savantes. Plus tard, Churchill, de Gaulle, Clemenceau, Staline et Mao reconnaîtront y avoir puisé l’inspiration politique. Edward Bernays, le cynique neveu de Freud, fera de ces principes un ouvrage à succès avec Propaganda vers 1930, bible contemporaine des...
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