AssimilationImmigration

Les enfants d’immigrés sont-ils condamnés à être d’éternels étrangers ?

CONTRIBUTION / OPINION. En présentant, dans sa campagne publicitaire, Louis XIV comme un « étranger », le musée de l'histoire de l'immigration a cru vanter les apports de l’immigration. Cela en feignant d’ignorer que c’est avant tout l’assimilation qui a fait de ces apports étrangers une richesse pour l’histoire de France.

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Dans l’émission du soir de Pascal Praud du mercredi 14 juin sur CNews, le journaliste a montré une image placardée au musée de l’histoire de l’immigration à Paris qui a rouvert ses portes ce samedi à Paris, représentant Louis XIV avec les commentaires suivants : « Louis XIV, mère espagnole, grand-mère autrichienne. C’est fou, tous ces étrangers qui ont fait l’histoire de France. »

Évidemment, avec mon nom par mon père espagnol naturalisé, mais ma mère française de souche dauphinoise, dois-je me sentir toute ma vie un étranger, voire un migrant, comme Louis XIV ?

Je me souviens très bien, enfant, des efforts que mon père faisait pour s’assimiler, apprentissage de la langue française en autodidacte, responsable du syndicat CGT dans son usine, d’ailleurs à ce propos, il s’étonnait que certains Français de l’usine restassent indifférents à leur sort et que lui, le Français récemment naturalisé d’origine espagnole dût défendre les intérêts de ses camarades qui ne s’engageaient pas !

D’ailleurs quelle fierté quand il avait fait les trois jours d’armée ! Mais comme il avait des enfants, il n’avait pas fait le service militaire. Certes, devenu Français, il aimait fréquenter ses compatriotes espagnols dans une association et chaque été, on passait un mois dans ce sud andalou qui m’a beaucoup marqué. Ses racines, il les conservait au fond de son âme, mais la France vibrait dans tout son esprit. Parfois, je percevais une déférence à l’égard de certaines personnes françaises qui le tutoyaient et lui leur renvoyait un « vous » ce qui m’enrageait, il faut bien le dire. Mais avec le temps, j’avais compris que ce « vous » marquait sa volonté absolue de s’assimiler et à la maison, il ne voulait pas qu’on essaie de parler l’espagnol qu’il ne nous a jamais enseigné ! Et quand il est décédé, il a été enterré dans mon village dans la...

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