En cette fin d’année, j’ai pris un peu de temps pour relire les quatorze contributions que j’ai écrites depuis un an. Les sujets traités reflètent en quelque sorte, plus ou moins consciemment, les préoccupations qui traversent actuellement notre société ; je peux vous les rappeler : cinq textes traitant de la ruralité ou de l’aménagement du territoire (crise, évolution…), trois consacrés au besoin et à la liberté d’expression, cinq développent la place et le comportement de l’individu dans la société, et un dernier, enfin, évoque le climat anxiogène de la société contemporaine.

Malheureusement, compte tenu de l’actualité nationale, européenne et mondiale, le dernier sujet de l’année sera quelque peu inquisiteur.

Plus jamais ça

Que ce soit devant un monument aux morts ou devant le mémorial de Dachau et dans des récits, des reportages aussi documentés soient-ils, n’est-ce pas l’occasion de faire des déclarations solennelles et péremptoires du genre « plus jamais ça ! » ? Les catastrophes guerrières ont ponctué le vingtième siècle, secouant l’Europe puis le monde entier. Que de vaines déclarations ont alors été subies par une grande majorité de populations ! Ce début de vingt et une ième siècle ne se révèle pas plus sage.

La fabrication exponentielle et de plus en plus sophistiquée d’armements ne semble pas dissuasive, bien au contraire ; l’arme nucléaire n’est pas plus efficace pour stopper les frénésies guerrières. Il en est de même pour les instances internationales dont la mission serait d’y mettre un peu d’ordre. A contrario les moyens développés pour juguler la faim dans le monde paraissent bien dérisoires face à ceux qui sont développés pour guerroyer.

Ce désordre semble trouver une apothéose d’irrationalité lorsque se superposent des images, des faits et des déclarations quelque peu divergentes. L’entrechoquement des actions contradictoires aboutit à leur annihilissement.

Citons pelle-mêle les bombardements et les destructions massives, les cessez-le-feu...