Les Verts en voie d’extinction
CONTRIBUTION / OPINION. De Walden à Bordeaux, l’écologie a perdu son âme. En prétendant s'approprier la "désobéissance civile" de Henry David Thoreau, les Verts détournent son message : celui d’un homme libre, croyant et travailleur, bien loin du communisme vert des métropoles. Comment le penseur de la liberté est-il devenu l’étendard d’un dogme étatiste et moralisateur ?
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Il est devenu systématique pour toute figure politique ou activiste de la mouvance écologiste de se revendiquer comme les héritiers de la doctrine du philosophe américain Henry David Thoreau. Dans son ouvrage Walden ou la vie dans les bois, publié en 1854, l’écrivain relate ses deux années passées dans une cabane en forêt, une quête de sens à la fois aride et bouleversante. Plusieurs enseignements de ce manifeste ont atteint la postérité, tels que le besoin vital de maintenir un lien avec la nature, mais aussi la doctrine dite de l’écologie libérale.
En s’appropriant l’héritage intellectuel de Thoreau, les Verts commettent une grossière erreur d’interprétation en même temps qu’une fraude intellectuelle. En déformant les concepts établis dans le manifeste, les tenants de la mouvance écologiste ont délibérément écarté l’approche personnelle et libérale au profit d’un dangereux système inquisitorial de gauche radicale. Toutefois, ce vice originel semble voué au déclin tant leur soutien populaire s’érode.
Comment les Verts ont trahi l’héritage de Thoreau
Si Thoreau était indéniablement un amoureux de la nature, il était également un fervent soutien des libertés individuelles. Une combinaison qui a donné naissance à une vision libérale de l’écologie incluant la liberté de conscience de chacun ainsi qu’un respect absolu des lois et convenances dans les relations entre les citoyens. En tant que libertarien, Thoreau déclarait ainsi que « le meilleur des gouvernements est celui qui gouverne le moins ». Son attachement au droit de propriété était essentiel (« Je préfère largement m’asseoir sur un potiron que je possède plutôt qu’être entouré de coussins de velours. »). Une telle vision mettant en exergue les libertés individuelles et le droit de propriété s’inscrit aux antipodes de l’étatisme omniprésent pour lequel les Verts militent.
Le communisme vert qu’ils promeuvent est la contradiction même d’une écologie libérale. Ses tenants sont farouchement...