Les Verts allemands accusés d’avoir menti pour sortir du nucléaire
ARTICLE. Un an après l’arrêt définitif du nucléaire allemand, le parti écologiste est accusé d’avoir falsifié des rapports pour imposer la fermeture des derniers réacteurs.
Le mensonge au service de l’idéologie, une recette qui fonctionne presque à tous les coups. C’est peut-être ainsi qu’il y a un peu plus d’un an, Berlin actait la fermeture des trois derniers réacteurs nucléaires encore en activité sur le sol allemand. D’après des révélations du magazine Cicero, une série de manœuvres obscures et de falsification délibérée d’informations au plus haut sommet de l’État aurait achevé de convaincre les décideurs de déconnecter les dernières centrales nucléaires.
Les ministres allemands de l’Économie, Robert Habeck et de l’Environnement, Steffi Lemke, tous deux membres des Grünen (les Verts allemands), nient les accusations qui les visent. Mais les révélations du rédacteur en chef du journal, Daniel Gräber, sont accablantes. Dans les documents internes aux deux ministères auxquels le journaliste a fini par avoir accès après avoir bataillé devant les tribunaux administratifs, de nombreux éléments interpellent.
Caviardages et conclusions inversées
À commencer par une note du ministère de l’Environnement de mars 2022, concluant à l’origine à une prolongation des centrales « techniquement possibles et sûre ». La version parvenue au ministère de l’Économie aboutissait subitement à l’exacte conclusion inverse : le rejet de la prolongation des réacteurs « pour des raisons de sécurité ». Même caviardage pour une série de notes d’experts appuyant l’idée d’une prolongation de l’exploitation de l’atome afin de « faire baisser les prix de l'électricité et stabiliser le réseau ». Mais alors que l’Allemagne traversait une crise énergétique sans précédent, exposée aux risques de pénurie d’électricité, des hauts fonctionnaires écologistes ont jugé préférable de réécrire ces notes, voire de tout simplement les mettre sous le tapis afin que les éléments qu’elles contiennent échappent au débat public. Circulez, y’a rien à voir !
Je suis déçu par Robert Habeck, a-t-il lancé, car la vérité a été cachée aux citoyens de ce pays ainsi qu’à ses partenaires...