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L’éternelle mésaventure de la filière bois

OPINION. En proie à un marché dérégulé et à une économie libérale mondialisée, la filière bois française est de plus en plus en difficulté. Une situation critique qui nécessiterait une planification étatique importante.

/2021/09/FILLIERE-BOIS-FRANCE

Il y a déjà quelques décennies que l’on use du terme de filière pour se pencher et suivre le bois français de l’amont vers l’aval ; soit du « bois sur pied » aux produits finis utilisés pour se chauffer, pour fabriquer des meubles, de la pâte à papier ou des produits de construction. De plus, face aux enjeux climatiques on semble redécouvrir que la forêt est un acteur principal dans l’équilibre planétaire de la biodiversité. Rappelons ainsi que la forêt constitue la première réserve de carbone de la France.

La filière « bois » a fait l’objet de multiples rapports ou diagnostics sans que l’on ait réussi à infléchir les tendances. Sans faire de jeux de mots — le sujet est vaste comme certaines forêts —, avec le danger de se perdre dans des taillis impénétrables, je me limiterai en conséquence à aborder deux volets touchant l’amont de la filière, mais dont dépend aussi la santé de l’aval.

L’importance de la forêt

La forêt auvergnate est caractéristique sur bien des sujets : l’extrême morcellement de la propriété forestière privée est un véritable handicap en termes de gestion et d’exploitation. Dans de nombreuses communes, la surface moyenne des parcelles forestières ne dépasse pas deux hectares. Une action collective pour exploiter cette forêt se heurte dans un premier temps à la difficulté d’identifier les propriétaires. Il existe bien la possibilité de créer des associations locales de propriétaires. Mais faut-il trouver des volontaires pour les constituer et les animer ? Les communes peuvent aussi reprendre la main pour gérer des parcelles déclarées vacantes.

Pour les biens sectionnaires (communaux) bénéficiant pourtant de plans de gestion pluriannuels avec l’appui de l’ONF (Office national des forêts) les communes sont confrontées à la mauvaise rentabilité de leur exploitation. J’ai l’exemple où la mise en vente d’une parcelle de dix hectares nécessitait au...

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