Il n’y a peut-être pas encore le feu au lac, mais la situation des canadairs en France n’en est pas moins inquiétante. D’après France 3, alors que la saison des feux de forêt a débuté mi-juin, la flotte française de canadairs est dans le dur. La situation n'est pas loin d’être critique. Mal entretenue, la flotte de douze Canadairs de modèle CL415 est pour partie clouée au sol, au grand dam de la Sécurité civile, qui s'en sert en temps normal.

Au-delà de la question de la disponibilité des appareils lors des crises, cette disponibilité en dent de scie pose un problème de fond. « Cette disponibilité catastrophique ne nous permet pas d’une part d’honorer l’alerte, d’autre part de former et d’entraîner les pilotes comme ils devraient l’être », déclare le pilote Benoît Quennepoix, secrétaire général du syndicat national du personnel navigant de l’aviation civile. Pour faire face aux feux de forêt, il faudrait sept appareils disponibles – contre même pas cinq en ce moment. La faute à des pannes récurrentes, qui affectent les capteurs du système de largage d’eau.

Nos canadairs ont bien servi la France. Une partie des 12 Canadairs CL 415, monstre d’acier capable de contenir 6 tonnes d’eau, a été acquise à partir de 1995. Leur durée de vie était estimée à 30-40 ans. Nous approchons de l’échéance et les appareils se retrouvent confrontés à de nombreuses défaillances. Les problèmes de maintenances sont pointés du doigt par les personnels de la Société civile. Dans leur viseur, Sabena, l’entreprise chargée du maintien en service des appareils. En proie à des problèmes de management interne, à de nombreux départs de personnels, le prestataire unique — La Cour des comptes avait d’ailleurs pointé du doigt en 2022 le danger de ce monopole — ne peut assurer convenablement le service...