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Lettre ouverte à Sophie Pétronin

OPINION. Une tribune de Jacline Mouraud faisant suite à la libération au Mali de Sophie Pétronin, dernière otage française dans le monde.

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Le mardi 6 octobre 2020, vous recouvriez la liberté après 4 années de captivité, libération obtenue grâce « aux efforts des services de renseignements, des forces armées et de sécurité, des partenaires du Mali et de la cellule de crise » du gouvernement malien.

A peine vos pieds eurent-ils foulé de nouveau le sol de votre pays natal que vos premières paroles furent de transmettre votre désir de retour vers le Mali. Soit.

En 2012, vous fîtes déjà l’objet d’une première tentative d’enlèvement qui vous valut de vous réfugier au consulat d’Algérie, puis de vous exfiltrer du pays par le désert grâce à l’aide d’une famille locale. Formidable, vous étiez toujours libre. Dans un rapport à l’Association d’aide à Gao, vous écriviez alors que « le risque d’attentat et d’enlèvement visant les occidentaux (était) toujours très élevé dans tout le Mali ». C’était en 2012. En pleine connaissance de cause, l’année suivante, vous retourniez au Mali pour poursuivre votre mission auprès des enfants.

Nous étions donc prévenus, vous étiez déjà beaucoup plus Malienne que Française de coeur, et nul n’y trouvera à redire.

Le 24 décembre 2016, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (association liée à Al Qaïda) revendiqua votre enlèvement. Le gouvernement français ouvrit alors une enquête confiée à la Direction générale de la sécurité Intérieure. Votre fils remua ciel et terre pour que la diplomatie arrive à son terme, afin de tirer sa maman des bras de ses geôliers, nous communiquant sa très grande préoccupation quant à votre état de santé. Il proclama aussi que « M. Macron a un devoir de transparence, et je crois que dans la situation d’urgence ... on a tous peur qu’elle soit en train de mourir s’il y a refus de négociation ». Soutenu par Ingrid Betancourt, M. Sébastien Chadaud-Pétronin alla jusqu’à estimer publiquement que...

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