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L’excellence ou l’homme robot

Michaël Parent

CONTRIBUTION / OPINION. L’idéologie transhumaniste, visant à repousser les capacités humaines à leur maximum, n’a pas d’autre but que de viser l’excellence et la perfection, selon notre lecteur. C’est-à-dire à faire de l’homme un être qui n'en est plus un.

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L’excellence, régulièrement brandie comme figure paroxystique de l’humaine condition, n’en finit plus d’être ressassée par les pourvoyeurs et achemineurs d’algorithmes et robots. Qui donc, quel excellent humain, serait donc capable de s’abstraire de son corpus de chair et de sensibilité pour ne plus figurer qu’un austère androïde, un parfait automate vanté par les dictatures douces (celles qui ont vraiment gagné et pérennisé leur diktat pernicieux). Il va sans dire que le présupposé même à toucher du doigt l’horizon, ne relève que du mirage, de l’illusion, d’une chimère rassurante et confortable à stagner telles des larves de moustiques dans un marigot, ce qui je l’admets est paradoxal, son double gémellaire ne figurant que la mode des HPI et autres surdoués inacclimatés n’ayant d’autres finalités que d’encenser l’eau stagnante, constamment qualifiée de géniale.

Ainsi, l’excellence semble appeler de ses vœux, la soumission au port d’un exosquelette, Aristote signifiant déjà naguère la main comme propre de l’homme, extension de la pensée, outil des outils, quand aujourd’hui le smartphone devient l’ultime appendice. Jusque là les outils, une fois la tâche accomplie, nous nous en défaisions. Avec un mobile, une différence de nature vient se surajouter à notre corps décidément insuffisant et incomplet cybernétiquement, toujours dans l’idée d’annihiler toute forme de spiritualité et de vie intérieure, car le tout numérique, dans le pire des cas livré dès le berceau, le smartphone dans les mains du nourrisson pour éviter les pleurs, nous a non seulement privé du monde alentour, mais d’intériorité profonde également !

Au reste, l’excellence apparaît antithétique de progression, et plutôt que niveler vers le haut des efforts maintes fois répétés, elle semble s’embourber dans les sables mouvants travestis sous les oripeaux de la gagne managériale, de l’homme parfait, dénué de toute sensibilité, la compétition systémique, inspirée des compétitions et podiums sportifs, produit des hommes...

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