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Il faut attendre les années 90 pour voir émerger un Occident moralisateur. Jusque là, et particulièrement sous de Gaulle, il y avait le respect des souverainetés qui conduisait à une tolérance de cultures différentes.

Puis, les dirigeants occidentaux vont pécher par hubris à la chute du mur de Berlin. Convaincus de « la fin de l’Histoire » déclarée par Fukuyama, ils en ont fait le b. a.-ba. de l’ordre international. Déjà inscrits dans les fondations des instances supranationales, ils l’étendent aux relations internationales allant jusqu’à remettre en cause le principe de non-ingérence (résolution de l’ONU, 1990). Accusée d’être la cause des horreurs de la 2e guerre mondiale, le terme « nation » a été banni d’abord du lexique puis de la pensée politique laissant penser qu’un peuple peut être délié de son Histoire et de sa culture, et qu’il est par conséquent possible d’exporter partout le modèle politique et social occidental. C’est moins par valeur humaniste qu’utilité économique que les États libéraux, États-Unis en tête, se servent des droits de l’homme et de la démocratie pour étendre leur hégémonie économique et monétaire.

Les occidentaux vont ainsi conditionner l’aide au développement à l’adoption de leurs valeurs, de Mitterrand (discours de la Baule en 1990) jusqu’à Macron à la dernière Conférence des ambassadeurs. Même l’Organisation internationale de la francophonie qui devrait avant tout défendre la langue française, comporte dans ses missions la promotion de la démocratie et des droits de l’homme. Pire, des guerres seront menées au nom de la doxa occidentale en Irak, en Lybie et en Syrie, et dont on connaît les conséquences désastreuses pour leurs peuples et leurs États.

« Or l’occidentalisation est non seulement un leurre, mais une idée dangereuse pour l’occident lui-même. En effet, si l’Occident se définit tel un mouvement appelé à émanciper...