L’Occident vit-il une contre-révolution anthropologique ?
CONTRIBUTION / OPINION. Marqué par des décennies de progrès individualiste, l’Occident assiste aujourd’hui à une contre-révolution conservatrice, estime notre contributeur. Face aux dérives du libéralisme et à la domination des élites, un mouvement enraciné dans les valeurs communautaires émerge, porté par les classes populaires et une nouvelle classe politique.
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L’individualisme progressiste occidental est allé trop loin. Les révolutions individualistes anglaise, américaine et française du XVIIIe siècle, les révolutions industrielle et technologique du XIXe et du XXe siècle sont allées trop loin. Ensemble, elles ont transformé en profondeur les sociétés et la vision de l’Homme, mais elles ont surtout durablement abimé, les invariants anthropologiques humains. Les limites acceptables ont largement été dépassées, un indispensable rééquilibrage anthropologique et sociologique a commencé en Occident. La contre-révolution conservatrice à l’œuvre sous nos yeux marche sur deux jambes : un mouvement anthropologique de communauté face aux dérives individualistes progressistes et un mouvement populaire de rejet des élites et de leur bourgeoisie.
Le premier fait remarquable de ce changement d’époque est l’homogénéité anthropologique des acteurs de cette révolution conservatrice aux États-Unis. La plupart d’entre eux voient leurs ancêtres être originaires de régions où les systèmes familiaux cultivent un esprit de communauté qui contraste avec un esprit plus individualiste que d’autres régions avec d’autres systèmes familiaux.
Prenons les nouveaux visages de l’administration Trump et son entourage proche : Donald Trump (Allemagne/Écosse des Highlands), J.D Vance (Irlande/Écosse des Highlands), Robert Kennedy Jr (Irlande), Pete Hegseth (Norvège du Nord), Marco Rubio (Cuba), Kash Patel (Inde), Peter Thiel (Allemagne), Elon Musk (Afrikaner/Suisse), Rod Dreher (Allemagne), Patrick Deneen (Irlande).
L’ensemble des régions citées font vivre un système familial souche ou communautaire selon la classification de l’historien et anthropologue Emmanuel Todd. Ces systèmes familiaux organisent une vie familiale intégrée où les enfants sont très liés aux générations plus anciennes, tenus par la communauté, tenus par les traditions. On retrouve d’ailleurs ces mêmes systèmes familiaux au sein des pays des BRICS+, organisation internationale que nous devons voir comme une réaction anthropologique conservatrice face à un Occident engagé dans une fuite en avant.
Par contraste, les enfants du système familial anglais, hollandais de l’Ouest, norvégien...