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Macron ne pourra satisfaire aucune des attentes des agriculteurs

CONTRIBUTION / OPINION. Le numéro de comédien du président de la République au Salon de l’Agriculture ne suffira pas à cacher son impuissance. Même s’il le voulait – ce dont doute fortement notre contributeur Roland Hureaux –, Emmanuel Macron n’a plus le pouvoir nécessaire pour résoudre la crise paysanne.

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Emmanuel Macron en visite au salon de l'Agriculture, samedi 24 février 2024.Crédits illustration : © JEANNE ACCORSINI/SIPA


Quels que soient ses pitoyables sautillements à l’entrée du Salon de l’agriculture où il a cherché en vain des interlocuteurs pour faire un débat, Emmanuel Macron ne pourra satisfaire aucune des attentes du monde agricole et cela, quelle que soit sa sincérité, d’ailleurs douteuse.

La raison ? Il est complètement coincé sur les deux sujets majeurs qui ont motivé la révolte : le libre-échange et l’écologie ; or ils sont les plus importants qui soient pour les instances qui contrôlent son action – le Forum de Davos et son relais, la Commission européenne – ceux sur lesquels ils ne peuvent rien lâcher.

Le libre-échange sans limite est le premier article de foi des institutions mondialistes. Il est sans cesse rappelé à Davos où on panique de crainte qu’il ne recule, sans que, pour le moment, cette crainte soit vraiment fondée.

Qu’on le veuille ou non, l’agriculture paysanne à base s’exploitations moyennes, d’un travail de qualité, d’une mode de vie rude, d’entrepreneurs indépendants, est constitutive de l’agriculture européenne, spécialement française. Compte tenu des coûts des facteurs de production (terre, main-d’œuvre, engrais, énergie, charges sociales) en Europe et spécialement en France, supérieurs à presque tout le reste du monde, cette agriculture ne pourra être maintenue, dans certains secteurs au moins, sans un minimum de protection. Nous disons protection, pas protectionnisme ; il ne s’agit pas de tomber dans l’esprit de système. Une protection à laquelle la Commission européenne, par idéologie, a renoncé. Bien au contraire, au lieu d’en rester au statu quo, déjà handicapant pour les Français, elle multiplie les accords spéciaux avec le Canada, la Nouvelle-Zélande ou l’Amérique latine qui fragilisent encore les agriculteurs français. Elle donne, pour des raisons politiques des facilités à l’agriculture ukrainienne qui produit le blé 40 % moins cher.

Non seulement Macron, s’il voulait aller sincèrement au-devant des...

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