Tout a été dit ou presque sur Jean-Paul Belmondo, Bébel ou bien Monsieur Belmondo selon la période Nouvelle Vague, la période de L’Homme de Rio à Joyeuses Pâques ou la période de retour à ses premières amours, le théâtre, avec Kean, Cyrano et les pièces de Feydeau. Même la presse plus sensible aux films d’auteur a salué l’artiste.

La disparition de Jean-Paul Belmondo m’attriste, car, outre l’immense acteur qu’il a été, aussi crédible chez Godard, de Broca, Verneuil ou Melville, c’est la fin d’une époque glorieuse du cinéma français. L’époque du Gabin d’après-guerre, de Lino, de Bourvil, de de Funès et de Delon le dernier des Mohicans. Un cinéma ou les producteurs ne pensaient pas qu’à l’argent, mais avaient à cœur de donner les moyens aux réalisateurs de faire les films qu’ils avaient envie de réaliser. D’ailleurs quand Belmondo et de Broca sont allés présenter le film Cartouche au Brésil, ils ont été charmés par le Brésil et se sont dit que ce serait sympa de faire un film au Brésil. Comme ça, aussi simplement L’Homme de Rio est né, grâce aussi à des producteurs « aventuriers » et amoureux du cinéma. Je pleure aussi un cinéma qui était moins formaté, sans réseaux sociaux où on osait faire des films sans avoir peur d’être attaqué par une minorité quelconque ou une association qui se sentirait discriminée C’est aussi le cinéma d’une autre France, celle des années 60 et 70, révolue à jamais, une France plus libre, et Dieu sait si cette liberté fait grandement défaut aujourd’hui.

Et Jean-Paul Belmondo dans tout ça ? Un homme libre qui a vécu — très bien vécu — de sa passion, un homme qui a fait son métier sérieusement sans se prendre au sérieux. Un homme cool, ce qui se ressent dans les rôles qu’il a interprétés,...