Manu, tu n’es pas notre patron !
OPINION. Parfois, une petite historiette vaut mieux que de longs discours. Celle-ci nous a été envoyée par une abonnée pour nous rappeler une chose importante : les élus aux manettes du pays ne sont pas des patrons, mais des employés !
Imaginez une entreprise - par exemple, un constructeur automobile - dont les employés, sous prétexte de limiter la propagation d’un virus informatique, décident de démanteler l’outil de production, robot après robot, boulon par boulon. Non seulement ils ne demandent pas son avis au patron, mais ils l’enferment dans son bureau pour qu’il ne puisse pas leur mettre des bâtons dans les roues. Espérant glaner quelques informations qui lui permettraient de mieux cerner la situation, le patron regarde la WebTV animée par les membres du comité d’entreprise (CE), qui répètent inlassablement que tout ça, c’est pour son bien et celui de l’entreprise.
Bien sûr, le patron est inquiet : confiné dans son bureau, va-t-il au moins pouvoir satisfaire ses besoins primaires ? Il vérifie le stock de PQ dans ses toilettes privées : c’est bon, il devrait pouvoir tenir quelques temps. Il ouvre prudemment la porte, met le nez dehors : personne. Il ferme discrètement la porte, fait quelques pas, constate que la fontaine à eau, la machine à café et le distributeur automatique sont toujours là. Il respire : au moins, il ne mourra ni de faim, ni de soif. Mais ne sachant pas combien de temps tout cela va durer, mieux vaut ne pas se réjouir trop vite. Il en profite pour faire un petit jogging dans le couloir, histoire de se dégourdir les jambes, mais oublie de regarder sa montre - ses employés lui ont aussi imposé un couvre-feu...
Deux vigiles arrivent et lui enjoignent de rejoindre son bureau sous peine d’une nouvelle brimade. « Mais… » commence le patron. « Il n’y a pas de mais ! » rétorquent les vigiles. Un tantinet effrayé, le patron obéit et se retranche dans son sanctuaire pour écouter les litanies hypnotiques débitées ad nauseam par la WebTV du C.E. Lassé, il décide de contacter quelques amis de son organisation patronale...