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Mépris des enseignants : réponse à Nicolas Sarkozy

CONTRIBUTION / OPINION. Invité aux Rencontres de l’Avenir à Saint-Raphaël, ce vendredi 8 novembre, l’ancien président a tenu des propos très méprisants à l’encontre des enseignants qui réclament des embauches et un meilleur salaire. Notre contributeur lui répond.

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Crédits illustration : ©Lionel Urman/SIPA


« Le statut du professeur des écoles (…) c’est 24 heures par semaine (…) six mois de l’année (…) Entre les vacances et les week-ends… », avez-vous déclaré aux Rencontres de l’Avenir à Saint-Raphaël, ce vendredi 8 novembre. « Alors je sais bien, il faut préparer les cours… en maternelle, grande section », avez-vous ironisé, provoquant les rires de l’assemblée. « Je sais qu’il faut corriger les copies et je sais que c’est un boulot difficile d’être enseignant, mais il faut dire la vérité maintenant, nous n’avons pas les moyens d’avoir un million d’enseignants. Il y a des centaines de milliers d’enseignants compétents, dévoués et merveilleux. Et il y en a quelques-uns qui choisissent ce boulot pour des mauvaises raisons. »

Monsieur le Président, Je ne sais pas si je dois vous en vouloir ou vous remercier de tenir de tels propos ! Aller aussi profondément dans l’inepte, dans le dénigrement et le mépris ne peut finalement que rendre service à la profession, devrais-je peut-être penser ? Aussi, le silence serait éventuellement la seule bonne réponse à vos outrances.

Mais, Monsieur le Président, voyez-vous, nous ne partageons pas seulement le prénom, nous avons en commun une fâcheuse habitude à dire ce que nous pensons, souvent contre vents et marées, et pas toujours le plus correctement possible en rapport avec notre caractère quelque peu sanguin. Ainsi, je ne peux me taire devant cette attaque aussi gratuite que contre-productive, qui risque de coûter encore plus cher que ce que vous dénoncez, car l’Éducation nationale traverse une crise d’attractivité sans précédent dans notre histoire de France, et vous ajoutez du mépris et de l’arrogance au manque de considération et à l’irrespect de notre société vis-à-vis de ses enseignants ! Pire, vous participez grandement avec une fougue que nous aurions aimé vous connaître pour de nombreux autres sujets, vous participez au...

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