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Noël au Macron, Pâques au bâton

OPINION. Gestion du mouvement social des cheminots d’un côté, rabotage d’un pôle stratégique industriel de l’autre… Avant les fêtes, la macronie nous offre deux exemples de ce qu’elle sait faire de mieux en matière de contradiction.

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Au coin du feu social qui couve consciencieusement sous les bûches aux marrons, deux actualités désarmantes frappent à notre porte.

Un mercredi matin, affirmatif et péremptoire, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari clame sur Europe 1 au micro de la toujours pertinente, et quelquefois délicieusement impertinente Sonia Mabrouk, que le préavis de grève déposé par certains syndicats de la SNCF sera devenu sans objet avant la soirée. Entende qui voudra, on comprend qu’ordre a été donné en haut lieu de satisfaire à toutes les requêtes des cheminots en cédant à toutes leurs revendications. Résultat démenti trois jours plus tard sur le terrain par les syndicats qui, à l’écoute du ministre, en ont évidemment rajouté : un premier week-end de vacances de Noël pagailleux comme jamais pour les usagers, entre trains supprimés et contrôles Covid enfin renforcés, en dépit de la cessation de la grève annoncée juste avant.

Les largesses électoralistes d’Emmanuel Macron — larga manu, ou « d’une main large », disaient déjà les Romains —, et ses capitulations répétées sur tous les sujets qui pourraient attenter à sa propre réélection n’ont pas encore suffi à calmer le jeu avant les grands départs. Mais rassurez-vous, cela ne saurait durer et les généreux cadeaux de Noël du président et du gouvernement viendront à point nommé mettre fin au désordre social avant les retours de vacances ou pour le jour de l’an au plus tard ! Bonne année aux cheminots électeurs… et aux usagers ainsi récupérés.

Dans le même temps, un communiqué officiel du Sénat, aux termes particulièrement virulents et inhabituels de la part des Sages (« contresens stratégique », « logique de décroissance en totale contradiction avec les objectifs fixés par le Gouvernement ») « dénonce » le rabotage minable de 1 million d’euros (108,9 millions au lieu de 110) du budget 2022 de l’ONERA (Office national d'études et de...

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