Noël : entre joie artificielle et racines chrétiennes
CONTRIBUTION / OPINION. Si pour beaucoup, Noël est encore synonyme de joie, de foi et de famille, cette période suscite chez notre contributeur un mélange d’illusions perdues et de malaise face à une société qui semble imposer une joie artificielle. Que reste-t-il de nos racines ?
Pendant la période de Noël, j’ai toujours quelques sentiments contradictoires et un inévitable agacement en voyant certains remettre en cause nos traditions, quand d’autres se croient obligés d’être heureux et de faire la fête au milieu de toute cette opulence. Noël, pour moi, c’est toujours un peu compliqué. Aussi, j’ai préféré attendre que les fêtes soient passées pour écrire un peu, car je ne voulais surtout pas plomber l’ambiance, comme on dit. Malgré tout, les souvenirs d’enfant que je conserve en cette période sont assez rares, car nous ne fêtions pas Noël en raison de la « religion aux dérives sectaires » de ma mère, les témoins de Jéhovah, dans laquelle j’ai été élevé avec mes frères et ma sœur. Tous les autres enfants avaient leurs cadeaux, leur fête en famille, et nous étions bien souvent les seuls de la classe à n’avoir pas grand-chose à raconter au retour des vacances.
Mais je n’étais pas triste, juste un peu vexé. D’être seul, d’être différent malgré moi, et un peu aussi, il faut bien l’avouer, de ne pas avoir reçu le sésame du Père Noël qui, pour une raison que j’ignorais, me mettait parfois en colère par jalousie, parfois me rendais soucieux de l’avenir par peur de l’isolement. Ce Père Noël ne s’était pas arrêté chez nous. Il n’avait pas mis les cadeaux devant le sapin qui ne trônait pas dans notre salon, il n’avait pas illuminé notre soirée de réveillon qui n’existait pas, que nous ne vivions pas, mais dans laquelle nous étions sans cesse plongés. Les décorations dans la ville, les vitrines des magasins, les films à la télé, les journaux… tout nous rappelait que nous étions en période de fêtes, mais notre mère nous martelait avec autant de vigueur et d’autorité que cela n’était pas pour nous…
Cette période où...