Nucléaire : l’irénisme, mortel allié du projet Hercule
OPINION. L’avancée du projet « Hercule », qui fait craindre un démantèlement du groupe EDF, doit selon notre contributeur nous faire sortir de la confiance aveugle accordée aux autorités françaises et européennes.
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D’aucuns pensent que l’irénisme est la propension de certains de nos semblables à manifester une confiance béate, voire une indulgence aveugle à ceux que la providence, les sélections naturelles, démocratique ou clanique, voire la magouille politique ont investi de la double autorité morale et opérationnelle ; en somme, une gratifiante disposition innée qui inclinerait les heureux élus à une mansuétude permanente servant la paix et la fraternité universelles. Que nenni ! L’irénisme est l’une des plus redoutables et des plus contagieuses maladies modernes.
Comme le sida qui, lors de son apparition, toucha préférentiellement les populations homosexuelles, l’irénisme ne se manifesta discrètement, dans les communautés professionnelles de l’industrie nucléaire française, que vers la fin des années 90. D’abord confondue avec un fayotage intra et trans-entreprises, pratiqué comme un sport national chez EDF, à la Société française d’Énergie Nucléaire (SFEN) et au Commissariat à l’Énergie atomique (CEA), à l’âge d’or des cooptations d’écoles et de filières professionnelles, au fur et à mesure que le sectarisme antinucléaire irriguait d’un sang nouveau les directions fantoches de ces sociétés, on se rendit vite compte que le mal y prospérait dans un bouillon de culture où l’allégeance aux hommes liges du pouvoir politique le disputait au radotage, voire à la sénilité des hussards nucléaires en voie de marginalisation et d’élimination, au rythme des mises en retraite.
Fidèles à leurs chefs, jusque dans l’inactivité, et à la soumission inconditionnelle de ces derniers à l’ordre État-EDF établi, nombre de participants aujourd’hui chenus à la grande œuvre industrielle du XXe siècle jurèrent malgré tout de ne se soustraire à aucun prix à cette double vassalité, quelque péril que puisse faire courir à la pérennité de ladite œuvre une prévarication et une collusion politiques de laquelle on sait aujourd’hui que plusieurs de ces chefs se sont rendus complices, en soutenant leurs...