C’est une réalité malheureuse à laquelle un jeune de 21 ans comme moi ne peut échapper et que l’on se prend de plein fouet : la génération Z. Si parler d’une fin de l’Homme semble fort, c’est au moins le passage à une période ultra-historique où l’Homme a survécu à sa propre fin miraculeusement, uniquement pour le pire. Ils se plaignent et sont plaints, mais ne le méritent aucunement. Au sens littéraire du terme, le discours qui suit est un blâme de la jeunesse. Ceux qui s’en trouveraient indignés sont ceux qui se reconnaîtront dans ce texte. Les autres, bienheureux, sont épargnés parce qu’ils sont, eux aussi, à la marge de ce courant dévastateur.

Comment caractériser synthétiquement l’état de cette génération ? Il faudrait remettre au goût du jour l’essai de Gilles Lipovetsky, et notamment son titre, pour parler de cette génération : L’ère du vide.

Ce vide prend une double forme : d’abord un vide intellectuel, de l’esprit, qui se reflète dans les résultats en chute libre du niveau scolaire et de l’appauvrissement de notre langue. Ces deux aspects sont d’ailleurs consubstantiels en cela que la parole est « l’art de communiquer les pensées » (Jean-Jacques Rousseau, second Discours) et qu’une pensée critique ne peut se construire que grâce à un langage élaboré. Mais plutôt que de réapprendre à penser, il semblerait que l’urgence est d’imposer une nouvelle écriture, « inclusive », plus difficile, discriminante, pleine de contradictions et résolument idéologique. L’École, elle, ne remplit plus ses fonctions. Si les théories progressistes importées de l’autre côté de l’Atlantique ont échoué totalement, les élèves eux-mêmes sont aussi en faute. Faisant partie de nos institutions traditionnelles, les avant-gardistes ne peuvent que la rejeter avec le culte du Nouveau qui les anime. Ils n’aiment pas l’école, n’aiment plus apprendre et se cantonnent à des aspects purement pratiques : le...