À un ministre de l’enseignement supérieur qui demandait que l’on séparât opinions militantes et connaissance, le CNRS et la Conférence des Présidents d’Université firent savoir que l’islamo-gauchisme n’existait pas. Pourtant, l’islamo-gauchisme est avéré. Il suffit de lire un peu. Apparemment, cet acte est hors de portée des organismes publics qui chapeautent la recherche et le savoir. Remplaçons-les et lisons les « romans », essais, récits d’une spécialiste des sciences sociales, Mme Kaoutar Harchi. Dans trois de ses ouvrages : À l’origine, notre père obscur (Actes Sud, 2014), Je n’ai qu’une langue, ce n’est pas la mienne (Pauvert, 2016), Comme nous existons (Actes Sud, 2021), elle expose les fondements, les principes, les objectifs, le programme, etc., de l’islamo-gauchisme.

L’islamo-gauchisme est du gauchisme, c’est-à-dire un ersatz de marxisme-léninisme réduit à deux ou trois propositions caricaturales. Les parents de Mme Harchi, qui est fille unique, travaillent : lui dans une entreprise de nettoyage, elle dans une maison de santé. 35 heures par semaine, salaires égaux ou supérieurs au SMIC, revenus de classe moyenne. Au Maroc, ils végèteraient ; en France, pays qui compte 5 ou 6 millions de chômeurs, ils mènent grand train. Deux mois par an, en juillet et août, ils villégiaturent au Maroc, la voiture pleine de marchandises diverses. Ils étalent leur réussite. Les Marocains n’ont que mépris pour ces fransaouis. À Strasbourg, les Harchi habitent dans un quartier dit populaire, c’est-à-dire « islamisé ». Les voisins sont turcs, marocains, algériens, maliens, pakistanais. « Tout autour, il y avait les jeunes. C’est ainsi que disaient les voisins gênés par cette présence : ces jeunes, ils traînent, ils vendent de la drogue, ils volent les voitures ». Les Harchi occupent une de ces habitations à loyer modéré auxquelles des millions de Français aspirent en vain, tout en étant propriétaires au bled. Les HLM étant de l’habitat social, en théorie, les...