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Petites angoisses d’un prof avant la rentrée scolaire

CONTRIBUTION / OPINION. Nouvelles classes, mépris de l’institution, perte de sens… Comme chaque année, les professeurs appréhendent aussi leur rentrée scolaire. Heureusement, l’envie de transmettre leur savoir et de tirer le meilleur de leurs élèves prend le pas.

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La rentrée approche (ma trente-deuxième !) et pourtant, je conserve encore, malgré les années et l’expérience, cette petite angoisse, cette appréhension de découvrir de nouveaux élèves qui, pour certains, deviennent les abandonnés du système, ou d’affronter des classes de plus en plus nombreuses, et de se dire que malgré tout, l’envie de transmettre est toujours là. Aujourd’hui, j’enseigne le français dans un collège de plus de 700 élèves et je me rends bien compte que mon métier, qui est certes une vocation, devient de plus en plus épuisant et que ce nouveau public scolaire a évolué vers l’inculture et la consommation d’écrans vides de sens.

Mais le plus insupportable reste les discours des politiciens et ministres de l’Éducation nationale — Gabriel Attal est mon dix-septième ministre — qui ne développent que des poncifs creux complètement coupés de la réalité de terrain. D’ailleurs, encore les déclarations d'Emmanuel Macron sur l’école qui ne fait que de la communication en « parlant » de l’école comme base absolue de la société et que la pédagogie et la transmission des savoirs sont nécessaires… Invention de l’eau chaude que ce genre de propos complètement vains et qui ne sont que communication sans intérêt ! Je me rends compte que ces responsables politiques ne savent pas ce que représente un élève ou une classe et que le prof se sent bien seul face aux enjeux énormes de l’instruction. Je ne peux ici que me rappeler l’affaire Samuel Paty, démonstration tragique de l’abandon de l’enseignant consciencieux qui ne veut faire que son métier avec compétence. Cette classe politico-médiatique parisienne, que j’entends s’exprimer depuis plus de trente ans, ne brasse que verbiage et paroles souvent imbéciles.

Bref, je n’attends rien d’eux depuis longtemps, seul avec soi, et remettre l’ouvrage sur le métier quotidiennement pour essayer de donner ce savoir qui doit sortir...

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