PeupleJustice

Quand la justice perd son sacre populaire

OPINION. Empêtrée dans ses innombrables contradictions politiques et morales, la justice française semble avoir oublié l’essentiel, à savoir qu’elle est rendue au nom du peuple français et qu’elle est, à ce titre, garante de la stabilité de la société.

/2021/10/justice_1


Le mélange des genres est devenu contemporain. Les personnalités politiques courent les médias. Les hauts fonctionnaires cultivent l’oligarchie. La vie privée s’étale en public. La Justice juge les politiques et réciproquement. Ces derniers temps, la Justice est érigée en rempart ultime de la démocratie, des valeurs de notre société, et de la morale. Le dépôt de plainte publique est devenu un moyen social de résilience, de pression, de notoriété, voire de chantage. Les réseaux sociaux siègent en tribunaux permanents. De quelle Justice parlons-nous ? Des tribunaux administratifs aux juges pour enfants, de la Cour des comptes aux tribunaux de commerce, des prud’hommes à la Cour de justice de la République, et bien d’autres, les aspects en sont multiples.

L’organisation judiciaire tourne au chaos

La majorité des magistrats ont la conscience et l’abnégation d’assurer le fonctionnement tant bien que mal, façade fragile et fissurée, avec des moyens misérables, et un environnement incertain. Comment pouvoir s’en remettre à la Justice en pleine confiance dans de telles conditions ? Beaucoup de garanties essentielles ne sont plus observées et il faudrait pourtant respecter ce qui n’est plus respectable. Le secret de l’instruction, l’application des peines, l’indépendance des magistrats, le délai des enquêtes, les attentes de jugements, connaissent de graves dysfonctionnements, notoires, étalés quotidiennement dans la presse. Les pratiques tendent désormais à éviter la Justice par tous les moyens pour ne l’utiliser qu’en dernier ressort.

« Le silence est mépris, moyen, art, paresse, crainte, ou dignité » (Barratin)

Comment se repérer alors que, depuis 2006, le Code de l’organisation judiciaire a été modifié 51 fois et bientôt 54 en 2021 ? La référence de l’ordonnance du 22 décembre 1958 est oubliée depuis longtemps alors que tous s’y réfèrent. Nombre de magistrats s’expriment par leurs syndicats, mais ce terme ne figure pas dans le Code qui les organise. Selon le principe...

Vous aimerez aussi