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Russexit : comment le rêve de Gorbatchev s’est transformé en cauchemar

CONTRIBUTION / OPINION. Depuis l’implosion de l’URSS, l’Occident n’a pas su saisir les multiples occasions qui se sont présentées afin de nouer des relations diplomatiques saines avec la Russie. Il est aujourd’hui bien tard pour le déplorer.

Russie-URSS-Gorbatchev-Poutine-Occident-Ukraine
Crédits illustration : © Heribert Proepper/AP/SIPA


Quelles que soient les réserves que l’on peut émettre sur le résultat des élections présidentielles en Russie et, surtout, sur les spécificités du système politique de ce pays, il n’en reste pas moins que la population de cet État-continent semble soutenir majoritairement Vladimir Poutine dans son bras de fer avec l’Occident. Vu de l’ouest, on ne peut comprendre ce phénomène qu’en faisant sienne la maxime de la pensée élargie de Kant : « Penser en se mettant à la place de l’autre. »

« Nous sommes en train de vivre en direct un changement radical du système des relations internationales. Il y a une trentaine d’années, l’implosion de l’URSS a mis fin à la Guerre froide. Mais les États-Unis n’ont pas analysé ce qui s’était vraiment passé. Ils ont cru qu’ils avaient gagné la Guerre froide par la seule supériorité du modèle américain, en particulier de leur économie et de leur appareil de défense. Et ils se sont lancés dans une politique d’expansion impériale, dont l’expression la plus bruyante – et destructrice – a été la phase 1999-2003, le déclenchement de la guerre contre la Serbie, contre l’Afghanistan puis contre l’Irak. Toute la démesure américaine se lisait par exemple dans l’illusion selon laquelle les États-Unis allaient réussir ce que ni Alexandre le Grand, ni les Britanniques, ni les Soviétiques n’avaient pu faire : contrôler l’Afghanistan. À cette époque, à Washington, on parlait du XXIe siècle comme d’un “nouveau siècle américain”. Les États-Unis allaient emporter les derniers bastions de résistance à l’influence américaine à coup de dollars (pour financer les “révolutions de couleur”) ou de bombes si les pays s’obstinaient dans l’opposition à la bienveillance américaine. Quinze ans plus tard, tout ceci est en train de s’effondrer. »

Voilà ce qu’expliquait l’historien Édouard Husson en août 2017, dans le média Atlantico. Quoi qu’on puisse penser de...

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