J’évoquai dans ma tribune précédente les influences conscientes ou inconscientes que nous subissions lors de l’élaboration de notre opinion sur tel ou tel sujet. Les influenceurs bien identifiés peuvent être naturellement les personnes de notre entourage familial, de celles que l’on côtoie sur le lieu de travail, de l’éducation, de la formation ou simplement sous l’effet des livres que l’on a choisi de lire.

Plus insidieux, dans le monde contemporain, de nouveaux supports de médias nous font passer des messages via des spots publicitaires, des reportages, des débats codés, répétitifs ou cryptés. Des écoles et des instituts de communication excellent en ce domaine, à la méconnaissance des consommateurs de produits d’opinions ou de débats que nous sommes.

Je me propose de vous faire partager le fait que nous pouvons aussi tomber dans le plus grand abîme d’influence incontrôlée lorsque l’on se retrouve au sein d’un groupe ou d’une foule : vous avez certainement eu l’expérience de ressentir déjà une certaine pression physique dès votre entrée dans un rassemblement d’individus : cela peut être dans un stade lors d’une compétition sportive, dans une salle de concert, lors d’un office religieux, dans un « meeting » ou dans une manifestation. Cette foule qui vous entoure agit immédiatement et inconsciemment sur votre corps et surtout sur votre psyché. Les « leaders » politiques ont bien compris l’utilité des meetings électoraux, vecteurs incontestables d’opinion partisane. On a de multiples exemples où ceux-ci, devenus peu ou prou dictateurs, galvanisaient les foules grâce au pouvoir de la parole, des slogans et sous l’effet de masse.

L’individu, seul ou fragile dans le quotidien, devient anonyme et manipulé par la foule et peut se transformer subitement en un homme ou en une femme se croyant surpuissant. Que d’exemples où de grands orateurs ont influencé ou dominé une foule à bon ou mauvais escient ;...