ÉconomieSouveraineté

Souveraineté contre avidité dans une économie mondialisée

OPINION. L’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron marque le triomphe d’une économie libérale mondialisée, amenant avec elle le primat de l’efficacité sur la politique. Pour notre abonné, c’est aussi l’apogée de l’avidité dans le monde économique, qui ne pourra être restreinte qu’en lui opposant la souveraineté des nations.

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Le général de Gaulle a tout fait pour assurer la grandeur de la France. Il était prêt à toutes les compromissions et à toutes les bassesses en Afrique notamment pour que la France préserve sa zone d’influence économique. Sa droiture et son mépris de l’argent a permis que ses entorses à l’éthique morale soient profitables à la France et à son peuple. Le Président Pompidou, son fidèle lieutenant, a brièvement poursuivi son œuvre.

Valéry Giscard d’Estaing incarnait la rigueur scientifique qui était incompatible avec la personnalité de Jacques Chirac. Il a confié à Raymond Barre la gestion des finances publiques sans impulser à la France l’élan qui aurait pu la faire entrer dans la modernité. Il a perdu sa réélection face à François Mitterrand pourtant plus âgé mais plus au fait des aspirations de la jeunesse. La rigueur sans vision de Giscard lui a été fatale.

François Mitterrand avait compris qu’après mai 68, la France et sa jeunesse avaient besoin de liberté. Ce fut sa grande œuvre : la liberté. Liberté des mœurs et des médias audiovisuels surtout. Il a souhaité aussi faire progresser les droits sociaux des Français. Mais sa volonté farouche et louable d’éviter tout nouveau conflit avec l’Allemagne l’a conduit à accepter une construction européenne dans un modèle inspiré par les USA : un grand marché et une monnaie unique. Il n’avait pas compris que cette Europe était économiquement incompatible avec l’égalitarisme du modèle social français. On n’ouvre pas le marché de plusieurs centaines de millions de consommateurs européens écrasés d’impôts et de charges - salaires différés nous dit-on - à l’appétit d’industriels trop heureux d’aller chercher en Asie le droit d’exploiter des travailleurs sous-payés et de polluer sans retenue la planète. Il a subi sans sourciller deux cohabitations et a quitté le pouvoir avec le plus gros déficit...

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