Souverainismes mal compris : il y a 60 ans, le clash Soustelle/de Gaulle
OPINION. Les récentes provocations du pouvoir algérien sont le fruit d’une rupture douloureuse de la France avec une part de son histoire. L’occasion pour l’auteur de revenir sur les erreurs de vision commises au moment de l’indépendance de l’Algérie.
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Les récentes agressions verbales des autorités algériennes contre la France ne sont que l’expression de l’artifice sempiternel d’un régime incapable et corrompu pour tenter de contrer le hirak (mouvement de protestation en cours depuis février 2019, NDLR). Le ministre du Travail algérien Hachemi Djaâboub a récemment désigné la France comme « l’ennemi traditionnel et éternel » de l’Algérie. Tout est la faute de l’ennemi français. Les paroles de l’hymne algérien visent d’ailleurs la France : « Ô France ! le temps des palabres est révolu, Nous l’avons clos comme on ferme un livre, Ô France ! voici venu le jour où il te faut rendre des comptes, Prépare toi ! voici notre réponse… ». C’est aussi une leçon de l’histoire.
Car l’histoire est un engrenage fatal. Certains faits et décisions majeurs peuvent être irréversibles et entraîner durant des générations, voire des siècles, des répercussions néfastes. Ainsi, et même si la patine du temps ne permet pas aux esprits passifs ou peu pénétrants de le voir, la défaite d’Alésia conduit à la constitution de ce monstre que fut l’Empire romain, puis à son inévitable effondrement, suivi d’un chaos de 4 ou 5 siècles, la prise de pouvoir d’une caste ethnique barbare et féodale (les Francs) et enfin à la Révolution française contre cette féodalité et ces castes…
Il en va bien sûr de même, et de plus fort, avec l’histoire récente. Or le jugement que les ignorants (instruits ou pas) portent sur l’histoire consiste trop souvent en des « opinions de supporters de foot » : on sera, par exemple, 100 % pour, ou 100 % contre Napoléon ; ou 100 % pour ou contre de Gaulle. Les jugements plus nuancés, parce que plus documentés et plus réfléchis, font l’objet des attaques des deux catégories de supporters…
Qui sait encore le rôle décisif qu’en 1958 le général (5*) Raoul Salan (futur putschiste !)...