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Tribune de Mediapart : la deuxième mort d’Albert Londres

OPINION. Dans une tribune récemment publiée sur Mediapart, 150 journalistes ont appelé à « invisibiliser » certaines « personnalités politiques » jugées haineuses. Une initiative malvenue de la part d’une gauche qui ne sait pas balayer devant sa porte.

/2021/11/mediapart-tribune


« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus que de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ». Albert Londres est aux journalistes ce que le serment d’Hippocrate est aux médecins. Et pourtant, une nouvelle forme de journalisme est née, celle qui consiste à porter la plume dans la plaie en « invisibilisant » : voici donc les nouveaux faiseurs d’histoires, réunis dans une tribune parue le 23 octobre dans Mediapart sous le titre très engagé « Journalistes, nous ne serons pas complices de la haine ».

Et pourtant. En alignant en rang d’oignons les termes non clivants de fascistes, racistes, xénophobes, sexistes, homophobes et négationnistes, ils entonnent la douce musique qui « fait plaisir » aux oreilles des défenseurs du politiquement correct. Ils déterminent, par la même occasion, les domaines du non politiquement correct sur lesquels ils avouent leur incompétence, faute de savoir les définir et encore moins les confronter.

Et en revanche, ils parviennent très bien à démontrer qu’on peut faire preuve de « contradiction fluid », pour parodier le terme de « gender fluid », et être ainsi non binaire du genre, mais très binaire idéologiquement. Dans le choix de la couverture médiatique, si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous. Comme Georges W. Bush en son temps, ils sont donc venus libérer la pensée, avec la négation de l’autre en guise d’arme d’attraction massive.

Pour cela bien sûr, les « journalistes pas complices socialement engagé-es pour la défense de ces droits fondamentaux » ne tendent pas leur micro avec jubilation à des personnalités publiques vomissant leur haine de l’autre. À la place, ils encensent d’autres idées, celles bien évidemment qu’ils ne jugent pas « nauséabondes et contraires aux respects des droits humains » comme celles d'Houria Bouteldja pour laquelle, « si une femme noire est violée par un noir, c’est compréhensible qu’elle ne porte pas...

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