Nous sommes le mercredi 1er septembre 2021 et je m’apprête à faire un grand voyage, seule avec mon fils de 20 mois, pour retrouver mon mari en Inde. Me voici donc à l’aéroport de Paris-CDG, au terminal 2F, deux heures et demie avant le départ. Je choisis de vous épargner les détails de mes déboires avec les machines automatiques du comptoir d’enregistrement Air France pour me concentrer sur l’essentiel : le contrôle de police aux frontières.

Après avoir enregistré mes bagages, je suis les flèches direction « embarquement », puis, on me dirige vers la file des citoyens européens. J’avance lentement, je parcours les 7 interminables zigzags en traînant ma valise cabine, portant mon fils de 10 kg d’un côté (qui s’endort sur mon épaule) et le sac à langer, du même poids, de l’autre… tout en tenant fermement dans mes mains nos passeports et cartes d’embarquement que je dois dégainer à tout bout de champ. J’ai bien demandé à ce qu’on m’ouvre une barrière pour rejoindre directement la queue en évitant les zigzags, mais ma demande a été rejetée : « c’est pareil pour tout le monde, Madame ! ». Pourtant il ne semble pas avoir vu « tout le monde » avec 20 kilos dans les bras et 8 kg sur roulette, mais je m’exécute, je n’ai pas vraiment le choix.

Au bout du fameux 7e zigzag, j’entends crier : « À gauche les vaccinés et à droite les non-vaccinés. » La dame continue sur le même ton et précise : « Les vaccinés avec enfants vont dans la file des non-vaccinés… » Je prends ma place dans la file des non-vaccinés qui comprend également les primo-vaccinés, vaccinés à deux doses, mais depuis moins de 7 jours, vaccinés avec enfants et vaccinés dans des pays étrangers avec des vaccins non reconnus par la France. Il y a bien une centaine de personnes devant...