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"Alphagate" : retour sur un scandale discret

ARTICLE. Certains internautes avaient accusé Emmanuel Macron d’avoir confié la distribution des professions de foi des candidats à l’élection présidentielle de 2022 à un cabinet de conseil dirigé par l'un de ses proches. Si ce potentiel scandale a été très commenté sur les réseaux sociaux avant le premier tour, il s'est rapidement effacé une fois les résultats connus. Qu'en est-il vraiment ?

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La dénonciation des liens troubles entre les cabinets de conseil et le gouvernement s’essouffle depuis quelques jours. Après l’affaire MacKinsey, certains internautes avaient dénoncé un autre cabinet ; Sémaphores, qui aurait profité de l’amitié entre son directeur et le président de la République pour l’attribution de certaines prestations. Le premier à avoir dénoncé ces accords est Charles-Henri Gallois, président de « Génération Frexit ». Celui-ci a affirmé dans un tweet que « le gouvernement (avait) confié la distribution des professions de foi des candidats à la présidentielle 2022 à un cabinet de conseil ».

Or, il n’est pas exact d'affirmer que ce cabinet s’occupe directement de la distribution des professions de foi. Selon le rapport du Sénat sur les cabinets de conseil dévoilé le 16 mars, le cabinet du Premier ministre a missionné Sémaphores, entité du groupe Alpha ; depuis le 24 novembre 2021, Sémaphores a été chargé d’analyser l’organisation de la distribution des professions de foi par les préfectures. L’entreprise avait alors identifié 46 risques dans le cadre de cette distribution, ce qui a conduit les préfectures à revoir leur manière de faire afin d’améliorer l’acheminement des professions de foi.

Un prix exorbitant

Sémaphores n’a pas bénéficié d’un passe-droit dans l’attribution de cette prestation. Mais il s’est vu attribuer ces missions selon la règle du « tourniquet » incluse dans l’accord-cadre de 2018 de la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP) : les prestataires bénéficient d’un volume de prestations comparables. Le ministère n’a ainsi pas la possibilité de choisir le cabinet pour une prestation particulière, du moins après l’avoir inclus dans cet accord...

Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et des Fonctions publiques, a affirmé à 20 Minutes que le cabinet n’intervenait ni dans la gestion ni dans la distribution des professions de foi. L’objectif était de ne plus reproduire les dysfonctionnements...

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