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Anne-Sophie Chazaud : « Les collabos sont bien portants ! »

ENTRETIEN. Anne-Sophie Chazaud est philosophe et essayiste. Elle publie Liberté d’inexpression, Nouvelles formes de la censure contemporaine (2020), chez L’Artilleur. Nous l’avons interrogée suite à l’attentat de Conflans (Yvelines) qui vient tristement confirmer ses thèses.

Anne-Sophie Chazaud : « Les collabos sont bien portants ! »

Front Populaire : Vous êtes un grand défenseur de la libre-expression, vous venez d’ailleurs de publier un essai sur le sujet. A l’heure où nous parlons, un professeur d’histoire-géographique vient d’être décapité dans les Yvelines pour avoir montré les caricatures de Mahomet dans un cours sur la liberté d’expression. Nous en sommes donc là ?

Anne-Sophie Chazaud : En effet, 5 ans après la tuerie de Charlie Hebdo, nous en sommes exactement là. Cette-dernière, loin de faire reculer le péril islamiste comme certains l’ont cru ou espéré en janvier 2015, a en réalité produit un effet de recul terrifiant en matière de liberté d’expression, caractérisé par le régime de la peur et de l’autocensure. Ceux qui parlent, on le voit, le font au péril de leur vie, au risque de leur mort soit sociale, soit professionnelle, soit de leur mort tout court. Sous l’effet de la pression terroriste mais aussi des petits harcèlements du quotidien, des lynchages, de l’instrumentalisation de la justice par l’action des activistes militants, appuyés par les idiots utiles du gauchisme culturel toujours prompts à se soumettre à la haine de soi et aux naufrages intellectuels, ou encore de la veulerie du pouvoir politique, oui, nous en sommes là.

Du reste, il convient de noter qu’à chaque fois qu’un événement choquant de cette nature s’est produit, l’on a cru que cette fois-ci, enfin, le politique prendrait ses responsabilités, l’on a cru que c’était la bonne, la der des ders.

On l’a cru lorsqu’une rédaction d’hebdomadaire satirique s’est fait décimer. Il n’en a rien été. Enfin, il y eut des marches, des bougies, des ours en peluche, des « plus jamais ça », un « esprit du 11 janvier » aussi mystérieux et évanescent que l’éther vite dissipé. Mais il ne s’est rien passé et la semaine même du procès de cette...

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