Collectivité européenne d’Alsace : une grave atteinte à la souveraineté de la France
OPINION. Passée sous silence ou presque, la création de la Collectivité européenne d’Alsace constitue une atteinte grave à la souveraineté nationale. Nous vous avions d’ailleurs récemment proposé un article sur le sujet. François Joyaux revient pour nous sur ce que signifie réellement cette funeste, dangereuse, et scandaleuse opération.
Depuis le 1er janvier 2021, les habitants du Bas-Rhin et du Haut-Rhin vivent dans une « Collectivité européenne d’Alsace » (CEA) créée par une loi du 2 août 2019. On leur a donné un nouveau logo, on a modifié les numéros de leurs routes, on va leur fournir de belles plaques d’immatriculation, etc. L’affaire est réglée. Et cela, dans la plus parfaite indifférence de l’opinion française qu’on occupe tant bien que mal avec le covid, l’occupation de la Maison Blanche, la vaccination, le couvre-feu et même un peu (mais pas trop), avec le scandale Duhamel. Français, circulez, il n’y a rien à voir, et ne craignez rien : l’élite progressiste s’occupe de tout. Certes, on ne vous consulte pas, mais ce qui se passe en Alsace ne vous regarde pas.
C’est ainsi qu’après avoir intégré Strasbourg, en 2005, dans un «Eurodistrict Strasbourg-Ortenau », transformé, en 2015, la Communauté urbaine de Strasbourg en «Eurométropole de Strasbourg», projeté, en 2019, de faire de la Moselle un « Eurodépartement », on se retrouve, aujourd’hui, en face d’une « Collectivité européenne d’Alsace ». Français, mesurez-vous où l’on vous entraîne ? Ce que cela signifie pour la souveraineté de la France ? Pour son intégrité territoriale ? Pour son existence même ?
Rappelons tout d’abord qu’il s’agit d’une vieille affaire sur laquelle les citoyens d’Alsace ont déjà été consultés et ont répondu « non ». En effet, un referendum local avait été organisé le 7 avril 2013 dans les deux départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, auxquels on avait demandé s’ils souhaitaient leur fusion en une seule collectivité territoriale d’Alsace. Pour que le « oui » l’emporte, il fallait qu’au moins 25% des inscrits s’expriment et qu’ils obtiennent la majorité des voix dans chacun des deux départements. La première condition fut remplie puisque qu’un tiers des inscrits daignèrent se déplacer – ce qui n’était pas un franc...